L'Opéra de Shaya par Nanash

Lu il y a à peine quelques mois, c’est à grande peine que je me souviens des thèmes des nouvelles de ce recueil. Sylvie Lainé se conforme à un classicisme vintage du space-opéra. Je n’aurais pas été surpris si le livre était paru dans les années 70.

Chacun des thèmes utilisés par les nouvelles est original et se retrouve poussé à son maximum sans jamais que les textes ne s’étoffent au-delà. J’imagine que c’est le propre de l’exercice de la nouvelle mais c’est toujours un sentiment frustrant pour moi.

Avec comme point commun l’idée de l’exploration spatiale et de la découverte de « civilisations » extra terrestres, les trois nouvelles abordent des concepts résolument différents. Une planète de sable où les grains ne forment qu’une seule entité dans « Un amour de sable ». La découverte d’une nouvelle race dans « Petits arrangements intragalactiques » - un texte étrange entre SF et guide culinaire. Ou bien le plus poétique « Grenade au bout du ciel » où les habitants d’une planète on rejeté leur peurs et la technologie pour vivre heureux.

Dans « L’Opéra de Shaya », qui donne son nom au recueil, c’est une bien étrange civilisation que découvre So-Ann où elle devient l’hôte d’une planète qui s’adapte à elle et à son ADN dans tous ces aspects, de la nourriture aux interactions sociales. C’est de loin le texte le plus abouti et celui qui m’a laissé le meilleur souvenir car il ne se contente pas de tourner uniquement autour de son idée de départ mais propose une vraie intrigue qui se développe doucement à mesure que l’héroïne commence à comprendre le but de son voyage.

De biens agréables textes sur le partage et l’échange avec « l’autre » avec un côté âge d’or de la SF amusant mais qui me laissent tout de même sur ma faim. 6/10