On a tous une opinion sur la Presse. Au delà des préférences pour les hebdo', les satiriques, les revues sportives ou politiques, ce qui détermine notre attachement à un Canard c'est une confiance tacite en la plume de journaleux qui est censée nous conforter dans nos prises d'information. C'est ce pan culturel que Terry Pratchett a choisi pour thème dans le cadre de la 26e annale. Et autant dire que le prolifique auteur du disque monde nous livre ici un authentique cours magistral sur le journalisme et ses travers.


A travers la volonté de Guillaume des Mots de diffuser des informations pertinentes et fondées aux habitants illettrés d'Ankh Morpork, PTerry retrace toute la genèse de la presse papier et ne loupe pas une occasion de l’égratigner. Ainsi s'il passe en revue l'émergence des principales rubriques populaires - comme les petites annonces, la rubrique nécrologique, la sportive, les info locales, régionales et internationales - l'auteur aborde également les couts des métiers de l'édition, le concept d'investigation pour un journaliste, les articles de fond, le profil des lecteurs ou encore la publicité... et ses dérives dans l'industrie.


Dans La Vérité, Pratchett disserte donc - avec toujours autant d'humour et irrévérence - sur l'importance d'être bien informé et de distinguer les papiers sérieux des torchons diffusant de la propagande et/ou, dans le meilleur des cas, du vent. Annale s'inscrivant dans le cycle de la Révolution Industrielle, cet ouvrage intègre énormément de nouvelles têtes mais fait également intervenir des personnages bien connus des habitués de la saga. C'est notamment le cas du commissaire Vimaire qui pour l'occasion est perçu d'un point de vue extérieur à l'intrigue mais éclabousse tout de même les protagonistes de son charisme et de sa pugnacité de flic.


Dotée d'une intrigue bien ficelée, d'une thématique culturelle dense, d'une gallérie de personnages haute en couleurs - notamment un duo de méchants totalement barré - et d'une profonde critique de l'industrie de l'information, cette annale vaut le coup d'être lue. Qu'on soit un mordu du Disque Monde ou non ! Moins farfelu que d'autres ouvrages de la saga, la Vérité n'en demeure pas moins d'utilité publique pour qui est intéressé par le journalisme.

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le 12 juin 2016

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MarlBourreau

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