Mon avis sur ce livre reste très partagé. Bon on m'objectera qu'avoir un avis "partagé" sur un livre de gauchistes est une bonne chose, mais quand même.
D'abord, il faut admettre que l'univers est très bien foutu. La ville spatiale, la guerre nucléaire sur Terre, les révolutionnaires de la Volte...
La "démocrature" mise en place par l'auteur tient très bien la route et est à mon avis une très bonne critique des dérives récentes de notre société, française en tout cas. Et il y a également beaucoup de questionnements politique et philosophiques intéressants qui parcourent le livre. Le suspense est haletant et les scènes d'action sont bien ficelées. Bref, en lisant ce livre, on a vraiment envie de savoir la suite, ce qui est déjà pas mal.
Après, au niveau du style de l'auteur, j'ai eu un peu plus de mal. Il y a dans la manière d'écrire de Damasio quelque chose de lourd, de pompeux, quelque chose qui vient nous informer que l'auteur est un homme extrêmement cultivé et qu'il tient à le montrer. OK T'AS LU NIETZSCHE, ON A COMPRIS. Pas la peine de le citer toutes les trois pages, souvent de manière totalement artificielle. Une référence c'est sympa quand c'est fait discrètement. Ça fait sourire ceux qui comprennent et ça ne dérange pas les autres. Là c'est bon. Paye ta domination culturelle comme dirait Bourdieu.
Je m'en rends compte maintenant, mais j'ai eu tendance à lire en diagonale les nombreux discours qui parsèment le livre. Bon sang mais que c'est chiant et hautain. Je me demande comment quelqu'un arrive à galvaniser une foule avec le genre de conneries pseudo-poétiques et élitistes qu'ils passent leur temps à cracher. A moins d'avoir fumé des gros joints il n'y a pas moyen d'être convaincu par les déblatérations des révolutionnaires.
Heureusement d'autres personnages, comme celui de Slift, font office d'exutoire, même s'il est traité de manière caricaturale, il ne parle pas. Il agit. Et au moins les scènes dans lesquelles il intervient sont plaisantes.
Bref, je reste mitigé, mi-intéressé par ce livre. S'il offre des problématiques intéressantes ( même si ces problématiques ne sont pas neuves, comme je l'ai appris à la lecture d'une autre critique d'un senscritiqueur ) il reste quand même assez lourd dans sa démarche et assez incohérent dans le déroulement de son scénario et dans sa gestion des multiples retournements de situation.
Sérieusement, des AG qui débouchent sur des actes ? Allons donc.