Tout commence par une bataille navale. Une galère coule et une femme va libérer du ban de nage où ils sont enchaînés deux galériens. Le jeune Mîn et le mystérieux Arekh devront donc la vie à cette femme, la princesse Marikani. En effet, Marikani n'est autre que la princesse qui dirige depuis cinq années le royaume d'Harabec. Accompagnée de sa suivante Lienor qui, elle aussi, a survécu au naufrage, elle va essayer de rejoindre son royaume alors que l'Emir a décidé de l'éliminer afin de conquérir Harabec. Nos quatre héros se retrouvent ainsi pourchassés à travers les royaumes et les secrets pesant sur chacun d'entre eux vont peu à peu se lever. Finalement, au bout de nombreuses aventures, Marikani va sauver son royaume et enfin monter sur le trône, au prix d'une trahison qu'Arekh n'acceptera pas. Il préférera l'exil et c'est ainsi que se termine « Le Peuple turquoise » et que commence « La Flamme d'Harabec ».

Mais quel est donc ce peuple turquoise ? Une légende raconte, qu'il y a plusieurs milliers d'années, ce peuple blond au regard turquoise est arrivé dans les royaumes. Ceux-ci auraient pu les accueillir mais, en observant les cieux, les oracles décidèrent que ce peuple serait à tout jamais un peuple d'esclaves, qu'en dehors d'eux l'esclavage était aboli pour toujours. Une autre légende naquît alors... la déesse Ayesha viendrait un jour libérer son peuple et c'est cette espoir que conte cette remarquable trilogie.

Les villes sont attaquées les unes après les autres par des troupes venues de l'ouest. On dit même que les démons des abysses les soutiennent. De même, n'en pouvant plus, les esclaves se révoltent. Le Haut Prêtre les condamne alors et malgré les efforts de Marikani, une guerre effroyable commence faisant de nombreuses victimes. Arekh reviendra sur le devant de la scène ne pouvant oublier les aventures vécues par le passé. Il ira même jusqu'à sauver la vie d'une enfant esclave. Jusqu'à la révélation, jusqu'au chaos qui menace l'ensemble des royaumes.

Avec « La Mort d'Ayesha » nous découvrons un monde nouveau où Marikani se retrouve chef de guerre et dans la peau d'une déesse : Ayesha. Arekh et Lienor réussiront à s'échapper des geôles du Haut Prêtre et aideront Ayesha à accomplir son destin. Mais dans ce dernier opus, il est question de barbarie, de cruauté, de politique et de pouvoir. Tout s'y mêle dans un grand bain sanguinaire où il n'est pas fait de quartier, où la pitié n'existe pas. La survie est à ce prix. A la destruction radicale des hordes Sakas, les royaumes opposent une détermination de fer. Ayesha y trouvera son compte en proposant l'aide de son peuple contre sa liberté.

C'est une idée géniale qu'ont eu les éditions Bragelonne en réunissant les trois volumes des « Trois Lunes de Tanjor » en un seul ouvrage. Elles l'avaient déjà fait pas le passé pour d'autres auteurs et, malgré l'épaisseur du livre, il n'y a rien de dissuasif tant la lecture est agréable. En effet, il n'est pas un chapitre où on s'ennuie tant l'action et la tension sont omniprésentes. Mais le plus étrange réside en l'absence du bestiaire, pourtant fourni de la fantasy. Car il n'y a pas de dragon, de troll voire de sorcier avec de réels pouvoirs, non, il n'y a que des hommes et des femmes en quête de pouvoir et de liberté. Les prêtres sont là pour servir des dieux qui n'existent pas et le peuple va peu à peu s'émanciper de ses stupides croyances pour connaître enfin un vrai destin. Un roman d'aventure remarquable qu'Ange délivre comme un message d'espoir quand tout semble scellé par les fois et les lois.
Bobkill
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le 8 nov. 2010

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