Le trône de fer est un roman d’intrigues dépourvu de souffle épique. Dans l’histoire de la littérature il y a des romans qui vous racontent une épopée grandiose, incroyable, épique quand d’autres se contentent de la « petite histoire » sans envergure, sans magie, sans grandeur.

En lisant le Trône de fer, intégral 3, je me suis ennuyé à certains moments, endormi à d'autres. Comme d’habitude chez Martin, l’intrigue est embrouillée, multiple, mais trop souvent lente avec des longueurs excessives (l’auteur fait de la page car faire de la page c’est faire un roman plus gros donc que l’on peut vendre plus cher). A certains moments je me disais, mais si, il y a eu cette action, cette bataille et puis je me disais, ah non c’était dans le 2 … Je commence à m’y perdre, mais quand un livre ne vous remue pas les tripes vous commencez par oublier ce que vous venez de lire …

Attention pour ceux qui n’ont pas lu le livre, je risque de spoiler :
-Prologue à vomir, un style indigeste, j’ai failli arrêter le livre au bout de quelques pages.
-100 pages : ras … il ne se passe pas grand-chose.
-200 pages : ras … il ne se passe pas grand-chose.
-300 pages : ras … il ne se passe pas grand-chose.
-400 pages : ras … il ne se passe pas grand-chose.
-500 pages : ras … il ne se passe pas grand-chose.
-600 pages : ras … Un peu d’action, comme à chaque fois il faut 500 à 600 pages pour Martin avant de mettre un peu d’action.
-700 pages : ras … il ne se passe pas grand-chose. Faux départ niveau action, on va encore attendre.
-800 pages : ras … Des événements intéressants enfin.
-900 pages : ras … il ne se passe pas grand-chose. On a de nouveau perdu le patient, paix à son âme.
-1000 pages : ras … il ne se passe pas grand-chose. Un peu d’action.
-1100 pages : ras … il ne se passe pas grand-chose. Un peu d’action.
-1200 pages : ras … il ne se passe pas grand-chose.
-Epilogue : long, dommage les trois quatre dernières lignes seulement sont intéressantes.

Voilà, le Trône de fer c’est un roman avec beaucoup de blablas. A titre de comparaison, prenons le seigneur des anneaux (les trois livres).

Trône de fer intégral 3 : 1200 pages : actions (noces pourpres, des batailles au mur sans rien de spectaculaire, mort du roi + de son grand-père).

Seigneur des Anneaux (les trois livres pour comparer avec le même nombre de pages) (comté, Bree, les spectres de l’anneau, le gué, Foncombre, Elron, la Moria, Balrog, Lorien, Galadriel, Rohan, Forêt de Fangorn et ses ents, gouffre de Helm, Isengard, Minas-Tirith, grandes batailles épiques devant les murs de la cité, le marais, Cirith Ungol, l’araignée, la chute du Mordor …).

Et il y a des gens qui comparent les deux œuvres ? Je sais je reviens toujours là-dessus mais moi on m’a vendu les romans de Martin en me disant « c’est le Tolkien Américain » « il dépasse le maître Tolkien ».
Alors là je vous le dis tout net, il n’y a aucune comparaison entre les deux auteurs.

Martin : c’est l’intrigue politique, le meurtre, le déshonneur, le champ lexical de la pisse, du sperme et du sang, rien d’épique.

Tolkien : c’est l’épopée héroïque, des valeurs, le champ lexical de la féérie, des paysages et des personnages qui marquent votre imaginaire pour le reste de votre vie.

Petite comparaison des phrases types :
Martin :
« Et c’te chère vieille m’man, toujours j’ai eu envie de m’ l’enculer ».
« Il soupira pendant que son urine décrivait une courbe jaune et fumante ».
« Pouvez vous les foutre, vos rubans, je dis, et vous les fourrer dans le cul, vos épées ».
« Plus délicate que Cersei, songea-t-il tandis qu’elle l’extirpait du bain, jambes ballantes comme une queue flasque ».

Tolkien :
« Car il y a tant de choses encore que je n’ai jamais vues : dans chaque bois à chaque printemps il y a un vert différent. »
« De belles paroles peuvent cacher un cœur infâme. »
« Nous arrivons à présent au bord même, où l’espoir et le désespoir se touchent. Hésiter, c’est tomber. »
« Nombreux sont ceux qui vivent et qui méritent la mort. Et certains qui meurent méritent la vie. Pouvez-vous la leur donner ? Alors, ne soyez pas trop prompt à dispenser la mort en jugement. »
« La mort n'est qu'un autre chemin qu'il nous faut tous prendre. Le rideau de pluie grisâtre de ce monde s'ouvrira, et tout sera brillant comme l'argent... Alors vous les verrez... Les Rivages Blancs! Et au-delà... la lointaine contrée verdoyante, sous un fugace lever de soleil. »
Comparer Martin à Tolkien, c’est insulter l’œuvre de Tolkien.

Après l’auteur prend un malin plaisir à humilier ses personnages, les défigurer, les faire mourir aussi, en fait je me pose cette question toute simple :va-t-il rester plus de 4 ou 5 personnages du premier tome dans le dernier ? Je me demande aussi comment le royaume arrive à avoir encore assez d'hommes pour faire la guerre (la plupart des seigneuries ont été décimées). Même les batailles manquent de souffle et sont souvent décrites de manière indirecte. L'écrivain au sens noble voulait sublimer la réalité, Martin a ramené la littérature à la triste réalité du monde en explorant l'inconscient malsain du lecteur.

Plus j’avançais et plus je me disais « En fait j’aurais préféré lire la chute d’Aerys II, sa folie, les intrigues, les relations de Tywin Lanister avec le roi, son départ de la cour, ses intrigues pour marier sa fille au nouveau roi, la guerre du roi contre Robert et Eddard Stark, la bataille du Trident, le régicide, ce qui est arrivé au frère et père d'Eddard, la mort de sa soeur etc. ». Ça a l’air plus épique que ce qu’il nous écrit aujourd’hui. C’est la différence entre les « grands faits » et les « petits ». Comme les « grands hommes » et les « petits hommes ».

Et la famille stark, c'est une véritable hécatombe :
Catelyn complétement demeurée.
Arya, pas mal de chapitres sur elle, mais vraiment sans intérêt, elle a tourné en rond pendant 1200 pages pour ensuite quitter le royaume. C’est simple j’en suis arrivé à espérer que l’auteur la fasse mourir pour en être débarrassé.
Sansa, la Nabilla de Westeros. "Oh je préférerais qu'on me remarie à Tyrion"

Et Tyrion a complétement perdu son charme (et non pas à cause de sa cicatrice). Il se fait avoir par tous, il a complétement perdu son mordant.
Jaime : que dire, pas grand chose.
Cersei complétement obsédée par son pouvoir mais si idiote.
Seuls Jon et Bran ont gardé un peu de leur magie et encore ...

En fait, l’auteur aurait dû mettre des personnages avec un plus de grandeur. Je m’aperçois que les noms changent mais les actions, les faits, les événements se ressemblent de plus en plus. Alors, oui l’auteur tue un personnage, mutile un autre pour relancer l’intrigue car c'est son seul moyen pour y arriver, mais on s’ennuie tout de même beaucoup.

Pour conclure je dirais que le Trône de fer est un soap médiéval de bonne qualité mais rien de plus, rien de moins.
Eldar33
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le 1 févr. 2014

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