"Exilé sur le sol au milieu des huées, ses ailes de géant l'empêchent de marcher", issu de "L'Albatr
Baudelaire livre dans les Fleurs du Mal ses aspirations, le plus souvent déçues, vers un Idéal difficile à atteindre à cause de l'avilissement des hommes et de leur bêtise, qui le fait sombrer à nouveau dans le spleen. Sous forme d'autobiographie, la section "Spleen et Idéal" est selon moi la plus riche en émotions et en tensions aussi, car le lecteur est à la fois attiré par les tribulations de Baudelaire mais est lui-même déçu par les retombées de celles-ci, comme dans "Elévation" par exemple. Mais d'autres poèmes peuvent émouvoir le lecteur par le lyrisme qu'ils dégagent, comme "L'invitation au voyage" ou "Correspondances" ; et même des poèmes qui furent censurés à l'époque tels "Lesbos", "Les Métamorphoses du Vampire" ou "Les Bijoux" , bien que parfois osés, touchent le lecteur et le font réfléchir sur son "moi" profond et sur ses désirs refoulés. La section des "Tableaux parisiens" est elle aussi très intéressante du point de vue de la description de la "ville lumière" avec les commentaires implicites de l'auteur sur les grands travaux qui s'y faisaient alors.
Bref, c'est un ouvrage à avoir lu au moins une fois dans sa vie qui permet d'ouvrir nos sens sur un monde "invisible" et à comprendre la démarche des poètes symbolistes et de leurs correspondances.
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