Purgatoire des innocents par Samskeyti

L'impression me vient que je pourrais faire exactement la même critique pour un grand nombre de livres de Giebel. Agréable mais l'intrigue de fond est un peu longue.

Raphaël vient de braquer une banque avec ses trois complices. Au cours du braquage, son frère William est gravement blessé. Après avoir fui jusque dans un patelin, il prend en otage une vétérinaire Sandra pour le soigner et profite de l'absence de son mari gendarme pour se planquer avec sa bande chez elle.
Mais il ignore chez quel genre de personnes il a atterri.

Le résumé en quatrième de couverture m'avait laissée dubitative (comme souvent pour Giebel où c'est souvent flou). Toutefois, en voyant le tour qu'allait prendre l'histoire je fus ravie. Purgatoire des Innocents a quelque chose de Misery de Stephen King pour l'idée de tomber chez quelqu'un d'apparence innocente et faible mais d'en réalité complètement désaxé.
Le plus c'est qu'on suit des délinquants violents qui mettent en confiance quant à la distribution du pouvoir/des forces entre les personnages, ce qui installe un terrain solide avec des certitudes qui surprendront quand les cartes seront redistribuées.

Malgré cette configuration alléchante et les insinuations dès le départ de surprises à venir quant à la "nature" de Sandra, mon intérêt n'aura été que modéré. Dans ce livre on aura le droit à toute sorte d'actes de violence, de sévices, mais au lieu de rajouter en inquiétude ça m'aura lassée. On s'y habitue et alors que c'est censé être de nouveaux rebondissements/affrontements entre les personnages, je l'ai ressenti comme une énième même scène de torture qui se banalise un peu +.
Les intermèdes en flash-backs ont tendance à être clichés et inintéressants ce qui n'ajoute pas de l'empathie envers les personnages principaux qui sont déjà attachants sans ça. Ça ne vient que plomber.
La psychologie des personnages n'est pas tellement approfondies. On reste en surface des choses même pour Raphaël et William. Ce qui est doublement énervant pour eux car ce sont eux qui font l'objet de flash-backs qui auraient pu étoffer leur personnalité. Là ils sont uniformes et on nous détaille un passage de leur vie qui avait déjà été résumée de manière amplement suffisante en deux lignes un peu avant.

Du coup je regrette que le livre ait été aussi long, je ne suis pas sûre que c'était nécessaire. L'histoire de base était suffisamment intéressante, glauque et avec des rebondissements aussi jouissifs qu'inattendus pour avoir besoin d'entrer dans une course à l'horreur.
Puis bon, mon côté sadique se situait + dans l'envie d'une fin crève-coeur. Là même si elle est loin d'être idyllique, je l'ai trouvée trop light.