« Si c’était à refaire »… je ne le lirais pas !

En général, j’adore tous les romans de l’écrivain français à succès Marc Levy, qui a plus de quatorze romans à son actif. J’en ai acheté plusieurs ce qui ne m’arrive pour ainsi dire jamais, je ne suis pas une collectionneuse de romans. Ce sont des lectures délassantes et qui se laissent facilement relire. Cette fois-ci, je suis ravie de n’avoir fait qu’emprunter le bouquin !

L’histoire débute avec l’homicide volontaire d’Andrew Stilman, grand reporter au New York Times, lorsque celui-ci fait son jogging matinal. Il se réveille 2 mois plus tôt avant cet événement et avant son mariage. Il se retrouve à faire une course-poursuite contre la montre afin de comprendre les motifs et de démasquer celui ou celle qui a tenté de l’assassiner. En même temps, il essaie de réparer ou de comprendre les dégâts qu’il a pu causer dans le passé, notamment par la parution de ses articles et de finir son enquête sur la terrible dictature en Argentine qui a eu lieu de 1976 à 1983 et qui a brisé des milliers de familles.

L’histoire m’a énormément déçue, d’habitude le genre de Marc Levy qui est un mélange de sentimental et de surnaturel écrit dans un style simple me plaît, mais depuis la lecture de ce roman, l’expression « navet » prend tout son sens.
Tout au long de l’histoire , il y a cette impression d’être face à un brouillon et par moment la trame est bâclée. Comme si l’auteur avait voulu finir l’histoire et faire mourir le personnage et puis ne pas être content du résultat et recommencer le fil du roman.
Pourtant l’histoire a pour point central, le fantasme absolu du retour en arrière, de pouvoir corriger ses erreurs et de changer le point de non-retour. Quel gâchis ! Ce thème aurait pu être plus richement exploité.
Les personnages sont trop simples et les relations présentent du « déjà vu ». Les personnages proches du héros croient trop facilement au surnaturel et rendent les événements peu crédibles.
Le héros principal est pitoyable, maladroit et cela me le rend antipathique. Il a le rôle d’une pauvre victime à qui tout le monde en veut. Par contre, il tente de changer les choses en essayant de rendre publique la terrible vérité des enfants chinois ou les conséquences de la dictature en Argentine.
Bien entendu il n’y a pas que du négatif, l’auteur joue sur les émotions qu’il provoque sur le lecteur, il réveille sa compassion, son humanité. « Il n'y a pas pire horreur pour une femme que de perdre son enfant, c'est le plus grand drame qui puisse frapper un être humain, plus redoutable que sa propre mort. »
L’écrivain développe un côté historique et il y a une sorte de quête : faire la lumière sur le passé. Cependant, Marc Levy essaie de toucher au genre policier et le tout n’est pas bien ficelé. Je trouve qu’il cherche à se la jouer « Agatha Christie » en faisant paraître tout le monde coupable et dénicher un meurtrier improbable. Au final, il rate son effet complétement.
Pour conclure, je vous conseillerais d’embarquer ce livre si vous allez passer des semaines au bord d’une piscine pour complétement débrancher du réel, que vous avez avec vous trente bons romans à lire avant et surtout si vous êtes riche et que vous avez de l’argent à perdre en suppléments de bagages.

Louise Janmart

« Et si c’était à refaire » de Marc Levy
Editions Robert Laffont
2012, Paris
432 pages