Tout commence un dimanche avec la mort de Barry. Il allait fêter son anniversaire de mariage avec sa femme. Pratiquement tout son voisinage accueille la nouvelle avec ravissement, sauf bien entendu ses amis et ses partisans. Car Barry occupait une place au Conseil paroissial de Pagford. Cette place est donc laissée vacante. Mais ces adversaires ne veulent pas d’une élection car ils veulent avant tout que Pagford redevienne Pagford et ne soit plus du tout liée à la « ville », Yarvil et aux Champs, une cité construite par la ville.
Alors, pour moi, qui ai lu tous les Harry Potter, dont le premier bien longtemps après sa sortie, j’ai fait tous les tomes les uns après les autres, je suis tout de même habituée au style de J.K. Rowling.
Si Harry Potter a rencontré autant de succès, c’est que les enfants (je dis enfant, car la mienne a commencé à lire Harry Potter en CE2 à 8 ans), les adolescents et les adultes se sont appropriés les personnages et l’histoire qui sortait de l’ordinaire.


Le décor est donc planté et bien planté. Une petite bourgade avec ses rivalités hommes et femmes qui passent pas différentes émotions en apprenant la mort de Barry, stupeur, joie, ravissement et questions.
J.K Rowling nous narre très bien les rivalités entre Pagford et Yarvil, surtout que cette dernière offre pratiquement tous les emplois et surtout qu’elle a laissé s’installer à la limite de la ville une cité qui est devenue l’objet à abattre pour pratiquement tous les habitants de Pagford. Car ils en ont marre que Les Champs scolarisent leurs enfants à Pagford et bénéficient de leur magnifique cadre de vie en détruisant tout en retour. Sauf pour Barry et ses partisans qui veulent donner encore plus de chances aux Champs et à ses habitants, en particulier Krystal.
Une place à prendre s’intéresse donc à une communauté anglaise où se mêlent des notables ou qui se prennent pour des notables et la lie de la société anglaise. Ce dernier terme est extrêmement péjoratif, mais je n’en vois pas d’autres. Pourtant je suis plus attirée par cette partie de la population, malgré ses problèmes. Les personnages sont caricaturés au maximum, que ce soit dans leur physiques et leurs manières de vivre. J.K. Rowling a l’art de la description des gens et de leurs caractères. Et ce n’est pas très beau chez beaucoup d’entre eux. Haine, violence, sectarisation. On en apprend à chaque page et tout le long du roman sur leurs caractères. Et le mort n’est pas exempt. Car on apprend qu’il ne se préoccupe pas trop de sa femme, ni de ses enfants.
En lisant ce roman et ses nombreux personnages, j’ai fait un peu le tri dans ma tête. J’ai facilement plus retenu le prénom des adolescents et je me suis beaucoup plus intéressée à leurs histoires, qu’à celle des adultes. J’ai bien fait en définitive car ce sont eux qui terminent le roman, d’une façon difficile.
En effet, il y a l’élève qui se croit au-dessus de toutes les règles d’autorité, surtout que ses parents travaillent au lycée. Il y a Andrew qui hait au plus point son père, un homme colérique, hargneux, qui n’hésitent pas à battre sa famille comme plâtre. Il y a Krystal, qui vient des Champs. Une jeune fille, qui n’est pas née au bon endroit et qui le fait savoir par son comportement violent. Pourtant Krystal inspire la sympathie. Elle tente de protéger sa mère de la drogue et surtout son petit frère pour qui elle est une seconde maman. Mais Krystal est définitivement trop jeune. Ensuite il y a Sukhvinder, détestée à l’école à cause de son physique et malmenée par sa mère. Terrorisée, harcelée, J.K. Rowling nous raconte sans fioritures son calvaire et ses scarifications.
Il y a beaucoup de haine dans ce roman. Mais il y a également beaucoup d’amour. Des amours adolescentes, l’amour d’une adolescente pour sa grand-mère.
En tous les cas, le style de J.K. Rowling est présent. Elle n’y va pas avec le dos de la cuillère. On s’en était rendu compte avec Harry Potter, mais là, c’est beaucoup plus flagrant. Elle s’est lâchée pour décrire cette petite bourgeoise, imbue d’elle-même. Avant de devenir célèbre et plus riche que la Reine d’Angleterre, n’aurait-elle pas connu ce genre de situations. Car on écrit bien sur ce que l’on connait le mieux, non ?
Finissons par les critiques.
Le livre est énorme. On se demande si on va y arriver au bout, surtout que c’était une période où je n’avais pas beaucoup de temps, à mon grand désarroi, à consacrer à la lecture.
On se perd également dans la quantité de personnages. J’en ai retenu même pas une dizaine vers le milieu du roman. Donc, en définitive, je me suis consacrée à ceux qui me paraissaient intéressants à suivre, les adolescents, la femme du proviseur, l’épicier et la famille de médecins.
Autre critique que je ferai à J.K. Rowling. La description des tranches sociales en Angleterre a déjà été faite par de nombreux auteurs. Mais je pense que nombreux sont ceux qui continueront. En effet, à chaque fois, on retrouve beaucoup d’alcool, de la drogue, les services sociaux, ceux qui sont contre toutes ces aides et ces dégradations. A certains moments, je me retrouvais dans une autre histoire déjà lue. Je n’ose pas parler de plagiat, loin de là. Mais le sujet a déjà été traité, malheureusement, et toujours dans des petites agglomérations. Les travers de la société britannique nous ont été montrés en long, en large et en travers. On se moque de tout le monde, on fait preuve d’égoïsme, on ne supporte pas les populations qui n’ont pas d’argent et qui dégradent tout, on se critique entre voisins, on n’aime pas sa belle-mère…
Je dirai que le livre ne m’a pas passionné, même si je ne voulais pas le laisser tomber. Je voulais savoir ce qui allait se passer. Personnellement, je pense qu’il faut que je le relise mais quand je ne serai pas pressée par le temps (surtout pour la moitié du roman) et par les échéances de rendre un avis de lecture avant une date alors que l’on a reçu le roman avec beaucoup de retard. Dès que j’ai su que la date avait été reculée, j’ai soufflé un petit peu et pu apprécié un peu plus le roman.
J’octroie pour toutes ces raisons un 12/20 à ce roman. Je pense que je le relirai quand même.
Angélita
6
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le 27 nov. 2012

Critique lue 254 fois

Angélita

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