Pas simple de noter une "série" comme Black Mirror, qui est plus une compilation de 6 moyen métrages indépendants de science fiction/d'anticipation avec quelques thèmes "technologiques" proches de ce qui nous entoure. C'est d'ailleurs pour cette raison que je m'y suis lancé, n'étant pas friand du format série.
L'idée de base est bonne, mais les épisodes sont de qualité inégale, quoi de plus normal vu que ce sont des réalisateurs différents à chaque fois.
Globalement ça joue bien, la photo est bonne, bref, techniquement et humainement ça assure.
SAISON 1
- Episode 1 , 2/10 :
Héhéhéhé la génayration internete est surpuissente, trembleeeer les politik on peu vs fer tomber direkt ns les ackerzzzz anonuyunmousse !!
En clair : un scenario idiot et peu crédible, avec une fin moraliste en carton. Du sensationnalisme pseudo-anticipatoire pour bobo 2.0.
- Episode 2, 9/10 :
Alors là, énorme claque pour moi, sans doute parce qu'il y a une bonne partie de tout ce que je déteste dans ce moyen métrage.
Une critique extrême, virulente basée sur de l'anticipation limite "futuriste" sur notre monde "numérique" actuel, que ce soit la dématérialisation à outrance et les achats virtuels de choses souvent inutiles qu'on ne possède même pas vraiment, les pubs impossibles à passer comme sur le net, la télé réalité et autres merdes pour dénicher des talents et qui bouffent le cerveau du grand public, l'omniprésence du cul que ce soit à l'écran ou pour réussir, la crasse médiatique, l’idéalisation du corps svelte et musclé et la discrimination des gens en surplus de poids (critique de la mode du "Bio" aussi ?), les jeux vidéos débiles à reconnaissance de mouvement sans aucune profondeur et j'en passe.
Et cette fin...
Excellente surprise qui dépeint une réalité cruelle, poussée mais juste, et surtout proche de notre société sur pas mal de points.
Coup de maitre par Euros Lyn.
- Episode 3, 6/10 :
Concept original, à base d'enregistrements vidéo numériques via nos propres yeux, qu'on peut se repasser à loisir. Dommage que l'histoire soit si moyenne avec un couple bourgeois inintéressant qui se prend le choux sur du "c'était bien avec lui hein, pourquoi tu m'as pas parlé de lui avant hein, tu m'as menti hein, et pourquoi t'as fait une private joke à table avec ce type hein, regarde la vidéo de mes yeux, on voit que t'as envie de revenir avec lui hein !!".
Et je dois avouer qu'ayant personnellement soupé de ce type d'embrouilles par le passé, voir ça en plus poussé dans un moyen métrage avec une caution anticipative me gonfle immédiatement, ça m'agace plus que ça me diverti (mais ça c'est pareil avec tous les formats artistiques).
Je trouve ça stérile tout simplement, mais vu que l'écriture, l'acting et surtout le dénouement restent de bonne facture, je rajoute tout de même un point à ma note.
Et je salue bien évidemment l'idée, qui devrait d'ailleurs être reprise pour raconter une dérive plus inspirée via ce type d'avancée technologique. Il y avait vraiment moyen de faire mieux tant le potentiel de base est solide.
SAISON 2
- Episodes 4, 7/10
J'ai été assez touché par cette histoire. Une histoire qui est d'ailleurs très difficilement critiquable sans dévoiler tous les éléments "surprises" qui briseraient l'intensité des événements du récit.
Je peux juste préciser que, lorsque "la personne" revient, j'ai trouvé ça complètement tiré par les cheveux et trop facile comme choix scénaristique. Ça m'a brisé cette magie qui oscille entre douleur et besoin, le tout en numérique, en virtuel.
Mais ça reste bien écrit, appréciable, avec une fin dure et mémorable.
- Episode 5, 8/10
Un épisode qui m'a renvoyé directement à Running Man, œuvre de Stephen King. Malheureusement, c'est impossible d'en écrire d'avantage sans spoiler, mais je recommande vivement.
Une évolution logique et extrême des dérives de notre époque.
- Episode 6, 4/10
Un personnage cartoon en image de synthèse se voit propulsé dans les médias en tant que personnalité politique. Pas très crédible, surtout lorsque l'argumentaire se limite à casser les candidats adverses avec un langage grossier, caca boudin, et sans le moindre argument. Évidemment, il a son succès auprès des débiles dépolitisés, mais encore une fois c'est peu crédible que ça prenne une telle ampleur pour "si peu". Bonne idée de base ceci-dit, mais mal exploitée.
En résumé, une "fausse série" qui pullule de bonnes idées et qui ne laissera personne indifférent, et même si j'ai été assez cassant avec certains moyens métrages, il y a toujours quelque chose d'intelligent à en tirer (sauf pour le premier épisode à la limite) donc je salue le concept global malgré tout.
Les épisodes 2, 4 et 5 restent vraiment les meilleurs de mon point de vue, avec une petite mention pour le 3ème, l'idée étant hyper bien trouvée.
[MAJ / PS ] : Le "dernier" épisode intitulé White Christmas, sorti fin 2014, est tout simplement le meilleur épisode de la série. Époustouflant.
