Là, il me faudrait un titre accrocheur à la hauteur du choc que m'a fait cette série!
Malheureusement, je n'en ai pas trouvé.
Dur de faire une critique à chaud de Black Mirror tant la première saison m'a emporté. D'épisode en épisode, on se ballade d'un univers à l'autre, d'un possible à l'autre, en une heure on s'attache à des personnages, on espère de tout cœur qu'ils vont s'en sortir, qu'ils vont s'arracher à ces sociétés (pas si) fictives que les esprits malades des scénaristes ont pondus. Comme s'il était possible de s'arracher à la société.
Je vois dans beaucoup de critiques que le public apprécie peu ou pas le côté "bourrin" de la morale, qui ne laisse effectivement pas de place au doute ou à l'interprétation. Le travail est mâché d'avance, on nous le fout direct dans le fond de la gorge et à nous de nous démerder pour l'avaler aussi sec. Personnellement, je trouve ça plutôt génial. D'autant plus que cette série, qui montre toute l'absurdité et le danger que peuvent représenter les médias, le regard d'autrui, l'avis de la masse...cette série s'en nourris, après tout. De son statut même de série TV, elle s'en nourrit. Le serpent se mord la queue, pour mon plus grand bonheur et désespoir à la fois.
Passons.
Incapable de faire une critique constructive, je vais juste essayer de résumer rapidement mon ressenti à chaque épisode (je me demande bien quel est l'objectif d'une telle critique; ça va être plein de spoil et n'éclairera donc personne; c'est purement subjectif et n'a donc pas la prétention de défendre ou d'enfoncer la série. En fait je pense que c'est juste pour expulser tout le ressenti ingurgité au cours de ces trois dernières heures).
J'essayerai de faire la même chose pour la saison 2!
Donc. Épisode 1.
Je démarre l'épisode un brin intrigué. je me souviens d'un teaser qui m'avait 'âchement donné envie, à l'époque, et la série est quand même 8ème dans le top 111, ça semble être du lourd. Je sais pas trop à quoi m'attendre, n'ayant même pas lu un synopsis. Bon. Voyons.
Une prise d'otage. Rien de bien nouveau. L'actrice prise en otage n'est pas trop crédible, je trouve. Tiens, sympa la pause en plein milieu, bien filmé, bien amené. Il veut quoi alors, le grand méchant?
...Choc.
Donc, pour résumer: soit monsieur le ministre baise un cochon en direct, chose ma foi très peu enviable à la fois pour l'homme et le cochon, soit l'otage meurt à 16h pétantes. Soit tu te tapes un cochon, soit tu es indirectement le meurtrier d'une princesse, mec.
Je suis peut-être crédule, mais contrairement à beaucoup d'entre vous (visiblement), l'épisode ne m'a pas paru tant tiré par les cheveux que ça. Alors oui, la foule change d'avis en une petite heure, mais on s'en fout, non? C'est juste pour donner du rythme à l'épisode, et surtout pour montrer que les statistique, les sondages, importent davantage que la réelle question d'ordre morale: dois-je, oui ou non, sauver la vie de cette femme? Ce n'est pas le ministre qui décide mais le public.
J'ai été à la fois horrifié et admiratif devant la façon dont le "show" est mis en scène. gros plan sur les visages du public. Au début, je les regardait dégouté de les voir si passionnés par une chose aussi horrible. Et puis j'ai réalisé que depuis presque une heure, je n'attendais que ça: savoir si le ministre allait se taper un putain de cochon. Tout en sachant parfaitement qu'il le ferait. Ce n'était pas le public que me montrait la série, mais mon propre visage. Le nom de cette série, déjà? Ah oui. Black Mirror.
Un nom parfait.
Épisode 2.
Si le premier épisode a été un choc, le second m'a poignardé. Je sais pas, peut-être que je suis trop bon public, mais cette histoire d'amour naissante au milieu de ce monde tellement virtuel, tellement irréel, m'a arraché de grands sourires. Vraiment. Je voulais voir les personnage s'élever dans une idylle et ne jamais en chuter. Bien évidemment, le scénario était tout autre, et autant vous dire que je suis resté bouche bée devant la tournure des évènements.
Un épisode coup de poing, vraiment. Difficile de mettre davantage de mots là-dessus, laissons tomber.
Épisode 3.
Marrant, Boulet a écrit une note, il y a quelques années, sur le sujet. Lui voyait la "machine à souvenirs" comme une véritable bénédiction. Compréhensible pour un type qui ne se souvient pas des noms des gens qu'il croise (j'ai le même problème...!). Le coup de revisualiser des scènes plus intimes était également dans sa note.
Mais là, les choses prennent une tournure plus cruelle, plus froide. Finalement, la mémoire, je suis bien content que ce soit un truc aussi mal foutu. Et l'instant présent, c'est ptêtre pas si mal qu'il nous échappe sans cesse des doigts.
J'ai toujours aimé ce genre de délires sur la mémoire. Total Recall, par exemple, j'ai adoré. Un bon épisode final, donc, qui fini aussi mal que le reste. On est dans le drame anglais, alors on y va pas avec des gants, c'est à la truelle qu'on va se tartiner notre dose d'émotion.
Avec moi, ça marche.
Bon...il est tard. Je me ferais la suite de la série demain!
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.