Voir la série

J'ai peine à trouver quoi dire sur le moment car la liste est longue.
Je viens de finir la première saison de Black Mirror, une saison bluffante et aussi une claque magistrale, tout ça en seulement trois épisodes. C'est monumental (et après, promis, j'arrête d'utiliser les qualificatifs en "ale"... Une vieille manie, je suppose). Et c'est justement parce qu'il n'y a que trois épisodes que je vais vous donner mon avis sur chacun d'entre eux, point par point.

[ALERTE SPOILER!]

Premier épisode : le premier ministre britannique se trouve face à un ultimatum : des terroristes ayant kidnappé la princesse héritière réclament en échange de sa liberté un live du premier ministre se livrant à de la zoophilie sur un cochon, rien de moins.
C'était juste hallucinant de suivre l'évolution de l'opinion publique, qui est d'abord très réticente à ce que le premier ministre se livre à un acte aussi abaissant et humiliant. Lui-même n'y songe pas et pense avoir de la marge question timing - c'est vrai quoi, c'est bien connu que la police arrive toujours à temps pour éviter les drames... Sauf que là non. L'heure tourne, et le premier ministre, qui doit apparaître en direct sur les écrans britanniques à 16h, commence à stresser sérieusement. Lorsqu'un journaliste reçoit un prétendu doigt de la princesse, c'est là que les choses commencent à mal tourner pour lui, puisqu'à ce moment là, progressivement mais rapidement, on comprend au vu des sondages que la population est prête à sacrifier l'image de son représentant pour la tradition monarchique (en gros...) Finalement, les membres du gouvernement, qui ont paré à toute éventualité, organisent l'évènement. Et le premier ministre n'a plus aucun choix à faire : il se retrouve acculé, sans autre possibilité qu'accepter la honte et l'humiliation publique la plus complète, au détriment non-seulement de lui-même (on imagine sans peine les traces que peuvent laisser ce genre d'acte dans le psychisme humain) que pour sa famille, qui le soutien toujours en public un an après mais qui, dans la sphère du privée, ne lui est plus qu'étrangère.

Episode 2 : Un monde futuriste, très probablement. Les gens gagnent des crédits en pédalant constamment, tels des esclaves. Le reste du temps, ils vivent reclus dans un carré minuscules dont les murs sont composés d'écrans de télévision qui fonctionnent h24. Le seul moyen de sortir de là est d'avoir un talent particulier à prouver à un jury spécifique...
Je vais vous épargner le résumé complet, ce qui me fait penser que finalement, le scénario de ce deuxième épisode m'a peut-être moins marquée que le premier. J'en retiens une esthétique incroyable, et une atmosphère bien définie (le huis-clos, admirablement bien géré ici), et bien entendu la morale humaine qui s'inscrit ici, ternie par le fait que le principal protagoniste, qui faisait mine se de rebeller au début, fini par intégrer une des chaînes imposées et devenir ainsi un maillon de la chaîne bien huilé et intégré au régime. Presque pas prévisible, j'ai vraiment aimé la sensibilité qui s'est dégagée de ces 60mn.

Episode 3 : Même topic, on se retrouve dans un monde plus ou moins futuriste, où, cette fois, les humains se sont fait implanter un dispositif qui leur permet de revoir tout ce que leur champs de vision a pu enregistrer.
Autant dire tout de suite que j'ai adoré l'idée. C'est vrai, qui n'a jamais souhaité pouvoir conserver ses souvenirs pour les revoir à sa guise plus tard ? Le problème c'est que lorsque l'on tombe dans l'excès, il peut y avoir des conséquences... Comme découvrir une vérité qui bouleverse tout ce que l'on croyait acquis à propos de sa famille, par exemple. Mais là, la technologie, même si elle permet la vérité, la dévoile douloureuse, et l'homme préfère dès lors s'en débarrasser.

[ALERTE SPOILER FINIE!]

En résumé, Black Mirror est une série surprenante et très intéressante du point de vue psychologique, c'est le genre de série qui évite les clichés mais qui arrive à proposer une réflexion pertinente sur le monde qui nous entoure et plus précisément ici, la technologie. En deux mots ? A méditer. En ce qui me concerne, je vais filer regarder la saison 2 en espérant qu'elle soit tout aussi réussie.
Ann_ONyme
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 20 mars 2015

Critique lue 361 fois

1 j'aime

Ann O'Nyme

Écrit par

Critique lue 361 fois

1

D'autres avis sur Black Mirror

Black Mirror
TheBadBreaker
7

I fear the day that technology will surpass our human interaction

Avant de commencer, je dois dire que je ne savais pas trop quoi penser du concept. Je me demandais s'il était judicieux pour une série de faire des épisodes indépendants les uns des autres, avec...

le 25 nov. 2013

112 j'aime

11

Black Mirror
Liehd
5

En un miroir explicitement

Avant d'appréhender une oeuvre comme Black Mirror, il convient de se poser la question qui fâche : pourquoi un auteur se pique-t-il de faire de l'anticipation ? Réponse : parce que c'est un genre "à...

le 7 mars 2016

104 j'aime

37

Black Mirror
Before-Sunrise
8

L’Homme, ce sac à puces

[critique faite après le visionnage de la première saison uniquement] Black Mirror est une série de trois moyens métrages ayant pour fil rouge l’influence néfaste des medias et des nouvelles...

le 12 oct. 2012

102 j'aime

9

Du même critique

Versailles
Ann_ONyme
7

Versailles, de l'ombre à la lumière

Etudiante en histoire, je me devais de regarder cette série dont on a beaucoup parlé avant sa sortie et qui fait encore plus grand bruit maintenant que tous les épisodes de la série ont été diffusés...

le 26 nov. 2015

50 j'aime

3

22.11.63
Ann_ONyme
8

En plein dans le mille

Les séries tirées de l'oeuvre de Stephen King ne sont pas toujours réussies : gardons à l'esprit Under the Dome, qui démarrait pourtant bien, mais qui n'a pas su tenir la route après sa première...

le 20 mars 2016

20 j'aime

Atypical
Ann_ONyme
7

Sublimer la beauté dans la différence

Atypical vient juste de débarquer sur Netflix, et s'attaque d'ores et déjà à un sujet épineux, en tout cas difficile à traiter sans tomber dans le pathétique ou le mélodramatique : raconter le...

le 16 août 2017

18 j'aime

1