Breaking Bad par Antevre

Les séries sont vraiment un phénomène intéressant. Encore différent des films ou des livres, ou même des bandes dessinées ou de la musique, le média sériel est vraiment devenu un univers à part avec ses propres codes. Et pourtant, comme pour les autres médias, il ne déroge pas à la règle du culte. Et la série qui aujourd'hui porte sans doute le mieux le titre de culte est Breaking Bad, hissée au sommet de la popularité. Bien sûr, il y a d'autres concurrents au titre, Game of Thrones, The Wire, et j'en oublie des tas (non il y a pas que des HBO dans la liste même s'il y a que ça qui me vient à l'esprit). Mais le sériephile cool a vu Breaking Bad. Le sériephile cool aime Breaking Bad. Je suis toujours fasciné par ces mouvements de masse, et je ne peux résister à l'appel de la chose. Donc j'ai pris mon courage à deux mains, laissé mon scepticisme dans un tiroir, et j'ai suivi les aventures hallucinées de Walter White en quête d'argent et de respect.

Pauvre Walter. Brillant chimiste, à l'origine d'une des plus grandes sociétés du domaines, a fini prof. Bon, c'est un métier honorable, mais pour Walter ça reste une petite mort. Petite mort qui va devenir un présage certain de décès lorsqu'il se découvre un cancer en phase très avancée. Walter, désespéré, va alors lier sa folie des grandeurs et l'amour qu'il porte pour sa famille en se lançant dans le trafic de meth. Juste sous le nez de son beau-frère, agent de la DEA...

Breaking Bad a un nombre incalculable de qualités. Je suis sûr que de nombreux fans ont décortiqué en long et en large celles-ci, épisode par épisode, je ne compte donc pas en parler plus avant. Mais sachez que Breaking Bad est franchement remarquable, portée par un casting très inspiré, une réalisation qui s'autorise des folies totales et la voix fascinante d'un Bryan Cranston d'un autre monde. Le show regorge de personnages hauts en couleur (Saul Goodman, Mike, Hank, parmi d'autres... sans oublier fort logiquement Jesse, Aaron Paul qui fait jeu égal avec Cranston dans son propre style), la bande-son est remarquable, la tension est omniprésente... Il y a moyen d'écrire pendants des heures et des heures sans s'arrêter pour louer ce qui est un des shows les plus soignés de ces dernières années. Je laisse ça à d'autres.

Donc, je vais parler de ce qui m'a déplu dans Breaking Bad. Outre une intrigue convenue et qui évolue assez peu (c'est justifié par le caractère obsessionnel de Walter, mais bon, de fait, ça tourne en rond), je ne peux pas ne pas mentionner que

Et puis, Breaking Bad est tapageur. Et puis, j'en ai marre des anti-héros (même si Walter White est un personnage très bien caractérisé), c'est facile. Breaking Bad me dérange parce que Breaking Bad essaie d'être sexy tout en se voulant différent, supérieur. Ce que ce show est effectivement par bien des aspects. Mais peu importe, il est hautain, et c'est une attitude qui me perturbe.

J'ai adoré Breaking Bad. Et son statut de série culte n'est pas démérité, elle a tout ce qu'il faut pour ça. Mais je ne vibre pas exactement à la même fréquence.