La révolution est comme une bicyclette...
N'étant pas particulièrement friand des mechas, c'est avec une certaine appréhension mêlée à la curiosité que j'ai abordé cet anime, en dépit des recommandations de mon entourage et de l'appréciation globale de l'œuvre.
Le ton est donné dès le départ, avec l'annonce du conflit et l'apparition rapide des rebelles. De même, le mystère qui gravite autour de C.C et de son pouvoir plonge très rapidement le spectateur dans l'intrigue. Le personnage principal possède un certain charisme, de part son idéal comme son efficacité en tant que stratège et leader. Quelque chose qui m'a quelque peu rappelé les bons moments de Death Note.
En revanche, les personnages secondaires sont très inégaux. Si certains parviennent à être sympathiques, je trouve que la globalité est la plus antipathique parmi tous les animes que j'ai pu voir. Même si l'on comprend les motivations de certains (Lloyd, Sakuza ou encore Shirley, pour ne citer qu'eux) ils n'en demeurent pas moins qu'ils ne sont pas du tout attachants, et leur simple présence semble constamment ralentir l'action.
Car c'est peut-être là le principal problème de Code Geass (notamment dans la saison 2, mais j'y reviendrais) : on démultiplie les antagonistes, sans les éliminer. Résultat, on assiste constamment aux mêmes affrontements, lesquels ne devraient pas avoir lieu si Lelouch était réellement capable d'établir une stratégie à long terme. Dans l'ensemble, sa révolution avance lentement. Certes, elle avance, mais encore faut-il savoir où l'on va. Pour ma part, j'ai passé mon temps à essayer de comprendre la logique des actions de Zero. Si certaines semblent logiques, d'autres décisions sont parfois très surprenantes, presque lancées sans but.
Heureusement, l'histoire ne se centre pas uniquement sur les affrontements (mon désintérêt pour les mecha n'aidant pas...) mais aussi sur l'importance du Geass. C'est sans doute ce qu'il y a de meilleur à retenir de la série : la moralité de s'en servir pour plier la volonté d'autrui pour parvenir à son but. La question est posée : la fin justifie-t-elle les moyens ? Les points de vue divergent, et s'affrontent.
Hélas, on se perd en cours de route. Lorsque le pouvoir contrôle l'homme, c'est qu'il est déjà trop tard. Et dans Code Geass, on n'échappe pas à la règle. La fin est précipitée à cause de cette puissance incontrôlée, cassant totalement le rythme pour caser en deux malheureux épisodes tout le nécessaire pour relancer l'intérêt (une bataille finale) et faire un cliffhanger censé préparer la deuxième saison. Le résultat est véritablement mauvais, car peu crédible et mal amené. Pire, le personnage principal devient aussi antipathique que 90% des autres protagonistes.
L'histoire mise à part, j'ai été un peu déconcerté par le cara-design. Les proportions des personnages sont étonnantes, les membres étant plutôt allongés et fins, comme du papier. En revanche, on ne pourra dire la même chose des formes de ces demoiselles, plutôt plantureuses, ce qui donnera d'ailleurs droit à du fan-service gratuit, mais heureusement modéré.
Un dernier point, l'ambiance sonore. Si je n'accroche pas aux génériques, je trouve en revanche que la bande-son est bien choisie et renforce l'intensité de l'action au bon moment.
Impossible pour moi de conclure ici, car l'histoire est incomplète sans la deuxième saison. Cependant, vu la différence de qualité entre les deux, il m'a semblé pertinent de dissocier les deux critiques. (La suite ici : http://www.senscritique.com/serie/code-geass-lelouch-of-the-rebellion-r2/9791275318953645/critique/schuntly/)
Une première saison réussie toutefois, si l'on fait abstraction des derniers épisodes.