Kaamelott
7.9
Kaamelott

Série M6 (2005)

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Une série humoristique et historique narrant la légende du plus célèbre des rois de Bretagne, le roi Arthur, entouré de chevaliers tous plus cons les uns que les autres, fleurie d'un langage des plus vulgaires et d'un format de 4 minutes par épisodes.
C'est le projet on ne peut moins casse-gueule et audacieux qu'un certain Alexandre Astier portera à l'écran de nos télévisions, consacrant ainsi le succès et la réussite inattendu d'une série française des plus atypiques, qui bientôt accouchera d'une trilogie de films ainsi que d'une 7ème saison.


Au départ, Kaamelott est avant tout une pièce de théâtre. Des plans fixes, des dialogues bien ficelés, des personnages nombreux, aucun apparent fil conducteur -- si ce n'est la quête du Graal. Un enchaînement de situations hilarantes dans un condensé d'humour exploitant toutes les facettes du genre. On pouvait néanmoins se demander où allait cette série, au delà du simple fait de faire du Caméra Café médiéval.
C'est à partir de la 3e saison que commence à se dessiner une trame de fond et c'est dès la 5e saison et l'adoption d'un format de 50 minutes que Kaamelott devient une série qui compte.

Si la mise en scène restera trop timide jusqu'à la 6e saison, c'est toujours la force inépuisable de l'écriture d'Alexandre Astier qui continuera de faire, pendant près de 450 épisodes, le sel de cette série. Car si des épisodes comme L'Entente Cordiale (Livre IV, tome 2) sont là pour témoigner du potentiel comique du bonhomme, les surprises des saisons 5 et 6 viennent confirmer la polyvalence de sa plume.
En plus d'être doué, le roi Arthur a du caractère, ce qu'il nous rappelle peut-être trop avec ce langage grossier caractéristique de la série -- dont c'est peut-être un des points les moins appréciés. Et c'est pour cela je pense qu'on ne peut pas dire que Kaamelott est une série "pour tous", accessible... et ce n'est pas plus mal. Quelques répliques désormais mythiques ("C'est pas faux", "On en a gros", ...) achèvent de marquer son identité.

Mais c'est bien au-delà de ces 2 aspects -- peut-être trop envahissants -- que Kaamelott a des choses à dire. Et beaucoup. Car, Kaamelott, c'est le "joug" du pouvoir, sa saleté qui tombe sur un petit garçon, dès l'âge de 4 ans, un certain Arthur -- "le pouvoir ça se refile, ça ne s'obtient pas". Kaamelott, c'est la puissance du destin, l'impuissance des hommes face à lui (représenté ici par les dieux). Kaamelott, c'est une réflexion sur la moralité et sur la générosité; notamment celle d'un roi, qui veut changer les choses, qui fait (trop) le bien mais qui, finalement, s'efface, s'oublie, ne récolte rien en retour -- ou plutôt manque d'en perdre beaucoup...
Cette trame qui gagne en complexité au fil des saisons, ne s'interdit pas non plus quelques clins d'oeil "geek", notamment à Star Wars ou Stargate mais aussi à beaucoup d'autres films, romans, etc... Et elle n'en oublie pas non plus nos sociétés modernes -- où, finalement, peut-être peu de choses ont changé depuis -- en distillant quelques morceaux satiriques bien sentis.

Seulement, il faut avouer qu'une série ambitieuse comme celle-ci aurait très bien pu échouer minablement si les performances des acteurs n'étaient pas au rendez-vous. Et elle le sont de la première à la dernière minute -- et ce même si la gamme d'émotions jouées par chaque personnage n'est pas très variée.
Tous, ils ont leur place, leur identité, leur histoire. Mentions spéciales à François Rollin en roi des hypocrites et (accessoirement) roi de Loth, à Perceval (joué par Franck Pitiot) dont la crédibilité arrive réellement à nous faire douter de son intelligence et bien sûr aux deux paysans et ennemis jurés qui apparaissent dans quelques unes des meilleures scènes.

Le roi Arthur est un des personnages central de la série et c'est aussi un homme de responsabilités derrière la caméra, qui chapote tout: mise en scène, montage, écriture, musique, etc... Kaamelott est réellement le bébé d'Alexandre Astier; un homme qui n'a pas froid aux yeux et qui a osé faire ce que personne n'aurait fait, simplement car il a des choses à dire et qu'il les dit avec passion.
bardada
8
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le 31 oct. 2011

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bardada

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