Bref, j'ai vécu avec eux...

Kokoro Connect, on aime ou on n'aime pas. On adule ou on marche dessus. Pour moi ça a fonctionné, et du tonnerre qui plus est.

Pour faire simple et ne pas trop en dévoiler sur l'histoire, nous suivons un groupe de 5 joyeux compères (Taichi Yaegashi, Iori Nagase, Himeko Inaba, Yoshifumi Aoki et Yui Kiriyama) qui ont créé leur propre club de lycée, faute de n'avoir pu en rejoindre un.
Tout va bien dans le meilleur des mondes jusqu'à ce que leur professeur référent se retrouve possédé par le "Fuuzen Kazura" (Cœur des Indes), une entité voulant se divertir en se délectant des réactions de ce groupe face à diverses situations.

C'est avec cette base simple mais avec beaucoup de potentiel que se lance l'histoire. Une histoire qui m'a transporté au-delà de ce que je n'aurai jamais pu imaginer.

Pour moi, fervent client de sociologie bien faite, j'ai été servi comme jamais. une des raisons pour laquelle l'anime peut plaire comme déplaire est le côté un peu "stéréotypé" des personnages. Cependant, juste les bases de leur personnalité le sont, afin de ne pas en avoir 2 trop similaires.
Et c'est là, sur ce point précis que je tire mon chapeau : la personnalité, la psychologie des personnages, que je considère comme du grand art.

Certains crieront à la facilité au vu de certaines évolutions, je leur crierai à mon tour la cohérence !
Une évolution, qu'elle soit considérée "classique", "prévisible" (ou que sais-je d'autre encore) mais cohérente vaut pour moi infiniment plus qu'une évolution radicale sans aucun sens ou pire, une stagnation.

Et là tu te prends la seconde baffe de l'anime, la CO-HÉ-REN-CE ! Au vu des situations auxquelles nos compagnons virtuels font face, j'ai trouvé chacune de leurs réactions/décisions d'un réalisme peu commun. Dans le genre où si cela arrivait dans la réalité, des gens réagiraient de la même façon.
C'est là que je trouve le plus gros point fort de l'anime : les personnages me semblent presque humains.

Ce qui m’amène à un autre point renforçant ce dernier : le doublage. Comparé aux autres slice-of-life que j'ai vu, celui-ci est fabuleux. Je me suis retrouvé (et c'est bien le seul anime) à revenir tellement de fois en arrière juste pour réécouter le doublage qu'un épisode pouvait durer 1 heure au lieu de 20 minutes, et ça, pour beaucoup d'épisodes.

Miyuki Sawashiro a fait pour moi une de ses plus grandes interprétations sur le personnage de Inaba Himeko qui est de trèèès loin mon personnage préféré tout anime confondu. Un doublage impeccable, collant parfaitement à son caractère, à ses réactions, à ses dires et surtout, perpétuellement à son évolution. Le personnage le plus "humain" qu'il m'ait été donné de voir.

Toujours continuant sur la lancée du réalisme des personnages, j'aborde maintenant le chara-design. Alors oui, il est simple mais bon sang qu'est-ce que c'est efficace ! On est dans un slice-of-life, pas besoin de superflu pour eux, et vraiment c'est du tout bon.

Les 17 épisodes se découpent en 4 arcs (le 1er dure 5 épisodes, le 2ème et le 3ème en durent 5 autres et le dernier, 4 épisodes). Ils permettent un développement des personnages plus ciblé et évitent de se perdre entre développements simultanés et situation en cours. Bien que je comprennent ceux que cela peut rebuter de ne pas faire quelque chose de moins "orchestré".

Les animations se suffisent à elle-mêmes, nous ne sommes pas dans une nécessité, un besoin vital, donc cela se laisse regarder et c'est plaisant, avec des graphismes simples, propres et colorés. J'en demandais pas plus personnellement, même si je conviens que c'est un axe d'amélioration.

Du côté des musiques, elles sont agréables, elles collent toutes à ce qu'il se passe et c'est ce qu'on veut.
Kokoro Connect possède 2 openings (le 1er est différent entre la série animée classique et le format DVD/Blu-Ray) et pour chaque "arc" il y a un ending différent, soit 4 endings. Je dois dire avoir particulièrement apprécié les ending, chacun a sa façon de raconter l'histoire en cours au travers d'un personnage.

Derrière l'aspect fantastique de l'anime se cache des aspects biens réels. Chaque arc met en avant les faces cachées des gens (je n'en dis pas plus, à vous de découvrir), chacun peut retrouver un trait de sa personnalité (voir plusieurs) dans un personnage.
Que ce soit des caractères complexes ou plus légers, nous avons de tout et c'est bien la force de cet anime. Un des meilleurs exemples que je peux vous donner est un des personnages que beaucoup considèrent comme inutile; cela est sans compter sur cette inutilité mise en avant dans les propos envers ce personnage. Là est l'utilité même de celui-ci : montrer son "inutilité" afin de souligner l'impuissance face à l'action. C'est quelque chose que j'ai très (trop ?) peu vu.

Je vois cet anime comme une sorte de métaphore de la vie, avec des personnes qui se découvrent mutuellement au travers de certaines circonstances "forçant" à révéler qui on est réellement.
Et à ceux qui se plaignent de ne pas avoir d'explications sur le pourquoi du Fuuzen Kazura, en pensant comme je viens de le dire, c'est comme s'il était simplement une conjoncture amorçant la révélation de la vraie personnalité des protagonistes.
Vous ne pourrez jamais savoir quand et pourquoi VOUS devrez révélez une partie de votre tempérament que vous souhaitez garder pour vous. Même chose ici, le Club Culturel Étudiant ne sais quand et pourquoi le Fuuzen Kazura arrive...

Bien que manquant d'explications pour certains points, la façon dont les sujets sont abordés et les réactions des personnages "compensent ça largement plus que nécessaire" comme dirai Yaegachi Taichi.

Je pense avoir fait le tour. J'ai ri avec eux, eu peur avec eux, rougi avec eux, désespéré avec eux.

Bref, j'ai vécu avec eux...