Mes débuts avec la famille Soprano ont été difficiles. En visionnant le pilote je me suis demandé ce qui pouvait avoir fait l’incroyable notoriété de cette série ? J’ai même failli abandonner en me disant que ces histoires de mafieux, finalement, ce n’était pas trop mon truc. Et puis j’ai persévéré un peu, histoire de ne pas passer à côté de quelque chose et je ne l’ai pas regretté. Rapidement, on entre dans cette famille pas vraiment comme les autres et on découvre le quotidien de Tony. On est loin de l’american way of life. Tout y est pourri, gangréné par la recherche du profit immédiat et par un cynisme effarant et les quelques personnages honnêtes comme Meadow refuse totalement de voir la vérité en face. Monsieur Soprano sous ses airs de lourdaud débonnaire est terrifiant et bien souvent on est assommé par la violence que lui et ses hommes peuvent infliger. Pourtant, le parrain du New Jersey est un bon père de famille essayant tant bien que mal de concilier ses devoirs familiaux avec un « boulot » pas toujours facile. Aucun romantisme dans cette description des gangsters. Les mafieux y sont montrés sous un jour pas très flatteur. Ils sont souvent obèses, pas très instruits, hypocrites et ils passent leur temps à glander et à s’embrouiller entre deux crimes. Même eux ne respectent pas leur soi-disant code d’honneur. On les voit souvent dans des situations dégradantes et à aucun moment ce milieu ne fait rêver. Il n’y a d’ailleurs qu’à voir comment finissent la plupart de ceux-ci pour comprendre à quel point cette vie est néfaste. Pourtant, malgré cette image négative, on n’arrive jamais à les détester complètement et c’est bien cela qui fait le sel de série. Une superbe réalisation, beaucoup d’idées novatrices, cette série est une pépite à ne pas rater.