L'avantage d'être un quadra rétif à tout progrès technologique n'est pas évident. L'avantage d'être un quadra assez peu en phase avec la "sérimania" contemporaine ne l'est pas plus. Il en existe tout de même un : ne pas avoir télécharger "Mad Men" au moment de sa sortie et pouvoir avaler en une période brève les deux premières saisons. Il ne faut pas se tromper. Cette série, sous des aspects nonchalants et lambinets, est une pure merveille d'intelligence et un méchant miroir de notre propre époque, si l'on évacue les points de piqué sur les côtés, comme autant d'excuses à ne pas regarder le millénaire nouveau replonger dans un sexisme profond, une dévotion complète et la suprématie incontestable du mercantilisme consumériste.
A l'approche des 15 ans qui ont changé la face du monde (1960-1975) par l'accélération subite de civilisation recensée à l'époque, les aventures de Don Draper, tatouées aux événements qui bouleversèrent bien au delà de l'Atlantique, sont des chroniques acides et brillantes du plus profond reflet de l'homme moderne. Ce dont chacun se conviancra, à moins d'êre tourneboulé par l'hystérie du prêt à consommer avec sept "cliffhanger" par épisode, seul signe de consommation aveugle que les "Mad Men" n'ont pas anticipé.