On n’arrête plus Netflix ! Ni Marvel d’ailleurs ! Ni les séries de super-héros, ou même les séries policières ! Oh bordel rien qu’à lancer cette intro j’ai l’impression qu’on a déjà vu la série qui va suivre un milliard de fois ! Le seul qui ne l’ai pas vu, en fait, c’est son héros. Oui, parce qu’on va parler de Daredevil. Je sais, elle était facile.
Difficile de pondre une critique sur ce Marvel’s Daredevil tant la série jouit d’une aura bienveillante presque générale. Et ce à mon sens pour deux raisons, la plus évidente vient de l’image cool de Netflix depuis son arrivée en France. Netflix avant que ça débarque dans l’hexagone, c’était « le truc un peu différent chez les ricains » que seuls les hipsters adeptes de footbag qui sirotent du jus de cactus nous vantaient les mérites. Aujourd’hui, Netflix est parvenu à asseoir son image branché dans nos vertes contrées encore plus rapidement que Burger, c’est dire. La deuxièmes raison qui a fait de ce Daredevil un succès immédiat, c’est l’idée de voir une production Marvel plus adulte que ce qu’ils nous servent sur grand écran, donnant à la série un côté subversif qu’elle n’a pas fondamentalement.
Marvel’s Daredevil est le premier acte du gros projet The Defenders de Netflix produit par Marvel (filiale de Disney) et ABC (filiale de Disney) ou Matt Murdock partagera l’affiche avec Jessica Jones, Iron Fist et Luke Cage, chacun ayant droit à sa propre série sur le network. Mais on n’y est pas encore, pour l’instant on parle de Daredevil.
Prenant place dans le cinematic universe régit par Marvel, ce Daredevil évite l’écueil des Origins Stories comme l’avait fait en son temps le génialement nul Daredevil de 2003 avec Ben Affleck, sans pour autant omettre l’indispensable évolution d’un jeune justicier. En bien des points, ce Marvel’s Daredevil ressemble à Batman Begins entre le moment où Bruce Wayne revient de sa formation jusqu’à la création de son costume finale. On y retrouve la même ambiance sombre, la même violence brute de pomme, et la même fougue d’un homme prêt à s’en prendre plein la gueule pour un idéal. Si malheureusement la série n’arrive pas à tenir cette tension sur la longueur, je reste bien plus réceptif à cette proposition que ce que CW peut faire sur Arrow et Flash. L’ambiance générale de la série ressemble plus à ce que peut proposer GOTHAM, sauf que Daredevil est une vraie série de justicier là où Gotham a sombré dans la série policière bas de gamme blindée de fanservice à la con.
La série de Neflix nous offre également un casting particulièrement bon. Pas parce qu’on nous propose de grandes tirades d’acteurs à la House of Cards, mais parce que chaque choix s’avère judicieux, et l’ensemble devient homogène. Entre Charlie Cox qui poursuit son ascension des séries télé, Deborah Ann Woll qui passe des vampires aux super-héros avec talent, un Vincent d’Onofrio excellent sans oublier la présence de cette déesse de Rosario Dawson… Les vétérans épaulent les têtes montantes dans une construction humble qui ne se perd pas dans le défilé des poseurs. Et rien que pour ça, Daredevil fait fort.
Pas grand chose à dire de plus compte tenu du fait que la série est un énorme succès dès la semaine de diffusion, et que la particularité de Netflix fait qu’on ne peut plus tabler sur la bonne tenue ou pas de la série sur le long terme compte tenu du fait que le network balance la saison complète le jour-même. Reste plus qu’à espérer que les trois autres séries Marvel en chantier écoutent les retours faits sur ce Daredevil, histoire que la première saison de The Defenders remettent un peu en question la structure végétative du Cinematic Universe au ciné’.
Netflix continue donc sur sa belle lancée avec ce Marvel’s Daredevil, et s’installe confortablement comme l’un des networks de premier plan pour les séries télé. Ce premier acte du projet The Defenders s’avère de qualité et a d’ores et déjà conquis le public. Les aventures de Matt Murdock, c’est de la bonne, maintenant on attend Jessica Jones toujours prévue pour cette année !