Le pas du tout magicien d'Oz

J'ai vu les 4 premiers épisodes de la saison 01 et déjà, je sens qu'une analyse va être compliquée:
On est devant un travail de professionnels avertis qui jongle en 1997 avec les bonnes intentions, les idées fortes et la propagande. Difficile de faire le tri là-dedans.

Ce qui est clair c'est qu'on commence avec un premier épisode "accrocheur", au rythme soutenu, qui dose savamment de quoi séduire la jeunesse de tous bords: des racailles aux enfants de chœur.
Le mélange de peur et de fascination face à la violence semble demander de choisir son camps, on plonge ici dans les extrêmes: de la pires brutes dominatrice à la sagesse personnifiée, dans un climat de "guerre des gangs", dans un système pénitencier à "visage humain" malgré de petites mains corrompues et un décideur politique froid et dédaigneux.

Au 3ème épisode, on se rend compte que ce qui domine est un message religieux chrétien, la prêche jésuite qui utilise volontiers l'Islam comme paravent. Et là on est servi, le sermon coule à flot, ainsi que la quête théologique creuse qui rabâche continuellement pour l'élévation de l'âme grâce aux dogmes, comme si le "repentir" de tout être humain passait par l'illumination divine prescrite d'après recette précise et dispensée par un professionnel.

Il est clair qu'il ne s'agit pas pour Oz d'afficher un racisme anti-arabes ou anti-noirs, les ingrédients sont pourtant présents, mais à un second ou tiers degré. La petite remarque qui tue ou le geste haineux sont quand-même dispensés mais au second-plan. L'imam, en discrète collusion avec la direction, manipule ses frères, simple allusion au fait qu'ils sont mêmes mauvais entre eux, les bougres. Le cureton d'origine asiatique est lui le candide de service mais reste en toute circonstance avisé à crédibiliser son dieu. Une nonne/psychologue porte également la parole christique et incarne à l'écran "la plus parfaite" ouverture d'esprit (conditionnée bien-sûr).

Notre "guide en chaise roulante", garantie que c'est un "cool gars" qui ne cherchera pas la bagarre ou les ennuis et dont la voix off et les séquences de rotor en plexiglas, rythment les premiers épisodes, nous parle beaucoup de "dieu", aussi, tantôt tel un incrédule, tantôt tel un convaincu, il jongle avec ces 2 positions antagonistes. Son jeu ambivalent rend son personnage faible, on le sent trop opportuniste vis-à-vis du spectateur et il n'est, à mon goût, pas convainquant dans sa mimique auto-satisfaite.

Bref ce fût un soufflé très vite retombé...