Penny Dreadful est l'exemple parfait de série faite pour moi.

Tout d'abord parce qu'elle arrive à un moment de ma vie où j'ai envie de regarder quelque chose d'à la fois fantastique avec de la magie et des monstres (pour patienter entre Game of Thrones et Doctor Who) et anglais avec un accent de ouf et des jolis costumes (pour patienter entre Game of Thrones et Doctor Who).

Penny Dreadful n'est pas comme son pilote qui est clairement là pour donner envie de regarder la suite en vous en mettant plein la vue, car vous n'aurez jamais autant de monstres, de sang et de jump scares dans les 7 épisodes suivants, et tant mieux. Une ambiance s'installe petit à petit alors que les personnages dansent entre les différents lieux, les différents arcs narratifs, les différents histoires angoissantes telles que celle du portrait de Dorian Gray, du docteur Frankenstein et de sa créature, des loups garous, des vampires, ou carrément de Satan lui-même. Cette ambiance, c'est celle d'un Londres baroque, pauvre et riche à la fois, à l'époque où l'on croyait encore aux mystères, pour quelques pennys.

Mais Penny Dreadful c'est aussi des acteurs. Billie Piper n'est pas assez souvent à l'écran et elle a un accent horrible (sérieusement, pourquoi cet accent, c'est pire que Daniel Auteuil avec l'accent du sud), mais elle fait toujours plaisir à voir PARCE QU'ON T'OUBLIE PAS ROSE T'ES TOUJOURS DANS NOS CŒURS. Josh Hartnett est bon aussi (et bordel ses cheveux sont tellement propres tout le temps je veux les mêmes), mais face à Timothy Dalton personne n'est bon, face à Timothy Dalton tout le monde se tait et admire le talent à l'état pur, les yeux, le sourire de psychopathe, la voix et la barbe de la perfection, c'est tout. Et puis il y a un Dorian Gray insupportable mais tellement parfait dans sa façon d'être insupportable, et un Docteur Frankenstein impressionnant, sensible et fort à la fois, clairement mon second personnage préféré, après...

Eva Green. Juste Eva Green. Tout simplement Eva Green. Pour toujours Eva Green. La raison principale pour laquelle cette série est faite pour moi Eva Green. La perfection Eva Green. Les plus beaux moments de Penny Dreadful sont toujours ceux qui concernent Eva Green : la séance à la table de spiritisme, l'histoire avec Mina, l'avant-dernier épisode... Il est facile de dire ça lorsqu'on part du fait que pour moi, Eva Green est l'une des plus belles femmes et l'une des actrices les plus talentueuses du monde (PERFECT SENSE PERFECT SENSE), sauf que non : dans Penny Dreadful, elle est très souvent moche, donc mon jugement n'est pas complètement subjectif. Son personnage est génial, jusqu'à la dernière seconde du dernier épisode de la saison, il va très loin, semble ne jamais se reposer, et a une profondeur et une complexité impressionnante.

Bref, tout cela vous montre à quel point j'aime Penny Dreadful pour des raisons personnelles. Mais je ne comprends pas pourquoi vous n'êtes tout de même pas aussi emballés que moi, car il y a également des raisons très objectives qui me font aimer la série.

Et la première raison de cet emballement, c'est la réalisation. Les multiples plans séquences présents dans ces 8 épisodes n'ont pas pu vous échapper, cette série est réalisée avec une classe incroyable et il est difficile de dire le contraire. En fait, l'ensemble des images, la photographie, les décors, tout a une classe incroyable. Penny Dreadful se la pète peut-être un peu, mais en attendant on a eu droit à des scènes maitrisées et presque jouissives dans cette saison : encore une fois la table de spiritisme, mais aussi le spectacle au théâtre, ou bien les visions de Vanessa (Eva Green). C'est une série qui n'a pas peur de la nudité, du sang, de la violence morale et physique, tout en n'en faisant pas un usage abusif pour qu'on soit impressionné (sauf dans le pilote bien sûr).

Il y a donc ensuite le scénario, que je trouve aussi très intéressant. Déjà parce que les passages entre les arcs narratifs se font très bien, mais aussi parce que justement la multitude d'arcs narratifs est une superbe idée. Qui ne voudrait pas voir un jour Dorian Gray et Frankenstein se rencontrer ? Ce concept d'histoires (dans le sens contes) qui se croisent est juste génial, et reste une surprise à chaque épisode. Ce scénario est aussi audacieux lorsqu'il arrête toute la trame principale pour se concentrer sur un personnage en particulier (DEVINEZ QUI ♥), ou lorsqu'il nous offre des rebondissement vraiment inattendus (genre, la scène finale d'un des épisodes avec Ethan Chandler qui va chez Dorian Gray, tu l'as vue venir peut-être ?).
Mais comme je suis quelqu'un de bien et que j'ai toujours beaucoup de recul sur mon avis, je veux bien vous accorder que mon excitation face à ces histoires est sûrement due à mon inexpérience totale dans le monde de l'épouvante, de l'angoisse et de l'horreur, que cela concerne les films, les livres, les séries ou bien les jeux vidéo (à part un peu de zombies par ci par là).

Alors je sais bien que ce qui vous a gêné, c'est le rythme. Oui, il est parfois un peu lent, et oui, moi aussi je l'ai trouvé parfois un peu lent. Voilà. Bah oui, je ne vais pas dire le contraire, j'aurais mis 10 si j'avais trouvé un truc à dire pour excuser le rythme. Pour moi c'est le principal défaut de la série, je suis d'accord.

J'aimerais enfin m'attarder un peu sur la trame du docteur Frankenstein et de sa créature, tout simplement pour dire qu'elle est parfaite. J'ai failli pleurer à chacune de ses scènes lors des deux premiers épisodes. Et j'ai trouvé qu'elle avait un sens exceptionnel, l'apprentissage de la vie en société, puis blablabla l'acceptation de l'autre, bref, c'est très dur d'en parler à l'écrit sans que cela semble niais, mais WAOUH quel talent.

Penny Dreadful c'est donc une très bonne surprise. Vous avez le droit de ne pas l'aimer mais vous n'avez pas trop le droit de ne pas l'aimer, parce qu'il y a en fait suffisamment de raisons de croire en elle pour la saison 2 qui sera je l'espère encore plus audacieuse et surprenante. Cette première saison était clairement une mise en bouche, et je sens déjà un énorme potentiel dans la réalisation, de nouveaux personnages, des prises de risques, pour devenir une série unique et indispensable. Une vraie série Showtime qui a sa place dans le paysage télévisuel.
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le 1 juil. 2014

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