God's in his Heaven,All's right with the world ... ?

D'abord annoncée comme une série de "Magical girl" classique,comme le laissaient croire les teasers que l'on a pu apercevoir entre deux eyecatches de la série précédente des studios Shaft (à savoir Arakawa under the Bridge x Bridge) Puella Magi Madoka Magica est une série qui n'a pas manqué de faire parler d'elle dès son premier épisode, qui s'est révélé bien plus sombre que l'on aurait pu le penser, et de nombreux spectateurs ont vu ça comme un immense troll, à juste titre.

En effet, cet anime, loin de faire dans les clichés magical girl, procède à une deconstruction de ce genre, comme la Gainax l'avait fait en son temps pour le genre mécha, avec Evangelion, série avec laquelle Madoka semble possèder de nombreuses similitudes, facilement identifiables. L'univers de la série est résolument sombre, avec un scénario plutôt glauque et empreint de désespoir, signé Gen Urobuchi (auteur du scenario du captivant Visual Novel Saya no Uta) et s'emploie à jouer avec les codes "magical girlesques", ainsi la mascotte kawaii, Kyuubey, tient beaucoup plus du Mephisto dans le Faust de Goethe que de Kero dans Cardcaptor Sakura, et l'esprit d'équipe et d'amitié entre les jeunes filles, typique des séries "à la Pretty Cure" est ici absent au profit d'une rivalité sans concession, et je ne vous parle même pas du résultat des voeux offerts par Kyuubey à nos chères Mahou shoujos...

La réalisation, confiée à Akiyuji Shinbo (à qui l'on doit, entre autres, l'adaptation des light novels Bakemonogatari) est elle aussi atypique, le chara-design rond et "moe" contrastant avec l'ambiance sombre qui se dégage des décors, notamment ceux des dimensions paralèlles crées par les sorcières, composées de sortes de "papiers collés" gribouillées de toutes les couleurs et de formes diverses et variées, véritables foutoirs WTFesques à l'esthétique à la fois baroque et surréaliste, ces micro-univers malsains semblant totalement incohérents en dépit de leur articulation autour d'un thème particulier (la pâtisserie, les papillons ...).

On retiendra aussi la bande son signée Yuki Kajiura, qui se hisse sans problème dans mon top 10 des Ost d'anime, aux accents lyriques, sans être dénuée d'une certaine dimension épique lors des combats (je pense en particulier au thème de Mami, repris d'ailleurs par des chanteurs amateurs de la communauté de Niconico Douga, cherchez cette version, vous ne serez pas déçus).

Madoka est une série qui se révèle donc prennante sur toute sa (courte, 12 épisodes seulement) durée, ne se résumant pas un simple délire Shaftien (ce que l'on aurait pu craindre, Shinbo se contentant parfois "de faire du Shinbo", sans chercher à se renouveller) mais constituant une lecture sombre du "mythe" otaku qu'est le genre de la magical girl,en le détruisant pour mieux le réssuciter tout comme l'avait fait Evangelion pour le genre mécha ou Don Quichotte pour le roman de chevalerie, si l'on ne veut pas se limiter à la culture otaque.

PS: le titre de cette critique constitue une joke sur l'ending de la série, et non une simple référence à un autre anime que j'ai (beaucoup trop) cité dans cet article.