Je ne vais pas vous mentir, Terra Nova n'a rien d'exceptionnel ni d'original mis à part, peut-être, le pitch de départ. Treize épisodes, c'est pas beaucoup, mais ça permet d'avoir un arc narratif structuré sans trop de détour : ici, c'est aux dissidences des factions de terriens du futur envoyés dans l'ère préhistorique qu'on s'intéresse. Le but n'est pas tant de casser du dino que de survivre et de repartir à zéro, en mieux cette fois-ci. Pourquoi pas, après tout ? L'utopie de Terra Nova est cependant menacée par des rebelles qui pensent mieux savoir, le tout permettant de cultiver le doute autour de la grande question : qui sont les gentils ?
Sur la trame de base se greffent un drame familial cousu de fil blanc qui s'en sort pas plus mal que d'autres, et quelques mystères pas plus mauvais que ceux qu'on retrouve dans les séries policières qui nous sont servie à la louche. Le résultat final est donc moyen mais pas, à mes yeux, spécialement mauvais. Certes, y'a du dialogue bouseux, les personnages ne sont pas très profonds, les dinosaures un peu hideux mais il y a quelque chose d'innovant à voir ce qu'on a l'habitude de voir dans une atmosphère différente.
Le problème principal de Terra Nova réside pour moi dans la manière même de penser les séries télévisées, c'est à dire dans cette volonté absolue de voir sur le long terme. Coupée court à treize épisodes, elle n'a pas vraiment eu la chance de faire ses preuves, de substantialiser ses personnages, de mieux forger son intrigue. La fin (précipitée) prouve qu'il y avait de l'idée ; juste pas le temps nécessaire pour les mettre en action. Certes, l'équipe aurait pu prévoir le coup, mais peut-on vraiment blâmer les scénaristes ou même la production, de succomber à la manière de faire des chaînes publiques ?
Des séries bien pires s'en sont sorties avec une seconde saison (c'est à toi que je parle, The 100. Tu reviens de loin) : Terra Nova n'a pas eu cette chance. Dommage pour elle. Dommage qu'elle ne soit pas mieux. Dommage qu'elle ne soit pas tout à fait finie. Dommage, aussi, qu'elle ne me manquera probablement pas plus que ça.
Remarque, dans les temps qui courent, aucun au revoir n'est jamais absolu. En attendant, je ne retiendrai pas mon souffle.