Les meilleurs films japonais selon takeshi29

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Y'a pas de note au-dessus de 10 ? Car ça monte à chaque visionnage... (cf critique)

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Quand on a le bonheur d'être dans un coin où les cinémas trop mignons mignons se tirent la bourre, on peut se faire un été sur les "Chemins de traverse" du grand Beat Takeshi. Et ainsi prendre un immense pied en redécouvrant trois de ses merveilles en copie restaurée.

La merveille des merveilles. Impossible de lui mettre +1 (SC refusant arbitrairement les 20 sur 10), mais inutile de vous dire que revoir ces feux d'artifices pour la 3207ème fois, mais là tout neufs et dans une très belle salle, a failli faire exploser mon cœur de pierres.

https://youtu.be/GiRIHnxZVvQ

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J'ai découvert ce film il y a fort fort longtemps dans une copie de qualité plus que médiocre, et sans sous-titres. Et j'ai su ce jour-là que le cinéma japonais ne me quitterait plus.

J'ai retrouvé ce film il y a trois jours, en salle, dans une copie restaurée, et avec des sous-titres. Et j'ai compris pourquoi le cinéma japonais ne m'avait jamais quitté.

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Une chose m'avait échappé à propos de ces "Sept Samouraïs" : c'est qu'en plus d'être spectaculaire, incroyablement mis en scène, tendre, intemporel, tendu comme un string, génialement interprété, poétique, romantique, intelligent, il est furieusement... drôle.

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Pourquoi ne toujours pas mettre 10 à un film parfait ? Uniquement pour avoir une bonne raison de le voir une 126ème fois.

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La condition de l'homme serait donc sa solitude, à moins que ce ne soit l'humanisme. Ou la rédemption. La lâcheté peut-être ? La cruauté ? Et si c'était finalement la dévotion ? Peut-être aurez-vous reconnu dans ces termes chacun des personnages qui hantent ce premier volet, car ce qui sidère peut-être le plus est la capacité du récit à caractériser chacun sans en avoir l'air, par petites touches. Ce qui suffirait presque à en faire un objet important, car interrogeant nos croyances, nos certitudes, comme une œuvre philosophique qui questionne longuement et en profondeur.

Mais il y a autre chose ici, et c'est ce qu'on appelle du cinéma. Comme tous les grands films de l'histoire, la grammaire cinématographique appuie ici le propos : le champ, le contrechamp, la profondeur du plan, la plongée, la contre-plongée, le plan large, le gros plan… tout, absolument tout est raconté par la caméra. La mise en scène est un langage et rarement je n'aurais vu 208 minutes illustrant mieux ce fait. Si vous avez l'occasion de le revoir, arrêtez-vous par exemple sur la solitude de Kaji et regardez comme la caméra la signifie, c'est saisissant.

Pour résumer mon sentiment je dirais que celui-ci est justement irrésumable, il est trop multiple, il va me falloir du temps pour digérer tout ça et pouvoir mettre des mots. Un mot me vient cependant : secoué. Et un autre : impatient. Mais là c'est facile de comprendre pourquoi…

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Ce deuxième volet est à la fois très différent et complémentaire du premier.

Différent car il caractérise moins ses personnages, les enferme encore plus, que ce soit dans l'espace mais aussi idéologiquement, il s'intéresse plus au collectif qu'à l'individu et se concentre cette fois sur un lieu, celui de la déshumanisation, interdisant à ses protagonistes toute respiration ou échappatoire. Le peu de fois où ils quitteront les baraquements ce sera pour souffrir le martyre ou mourir.

Mais terriblement complémentaire car il prolonge admirablement sa théorisation sur l'humanisme professé par Kaji, il s'intéresse à la douleur qu'il est prêt à endurer pour parvenir à ses fins. Martyr un jour martyr toujours.

Différent et complémentaire, mais en tout cas tout aussi puissant, inscrivant définitivement cette "Condition de l'homme" comme une œuvre majeure de l'histoire du cinéma.

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Le cinéma ne restaure pas seulement les films, il restaure aussi nos rêves d’enfant. Hier après-midi il m’a permis de jouer de l’ocarina et de manger des glands avec mon voisin...

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Voilà typiquement la raison pour laquelle le cinéma me fascine tant : tu te dis parfois que tu as tout vu et soudain te tombe sur la gu... un truc comme ce "Bangkok Nites".

3 heures pour refaire l'histoire de la Thaïlande à travers une balade en son (ses) cœur(s) et celle de tout un pan du septième art asiatique contemporain. Hou Hsiao-hsien, Takeshi Kitano, Apichatpong Weerasethakul, Brillante Mendoza, ils sont tous convoqués, mais au lieu d'être écrasé par ses influences, Katsuya Tomita les utilise pour créer son propre cinéma, totalement fou, qui perd le contrôle en permanence.

Attention on est face à une œuvre qui peut vous éjecter assez rapidement par sa complexité et sa richesse, mais si tel n'est pas le cas le voyage s'avère stimulant, hypnotisant, allez osons le terme, bandant.

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Un joyau asiatique de plus... (cf critique)

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Il y a des films qui vous laissent sans voix, celui-ci en est un, il est aussi un cas d'école pour tous les créateurs qui pensent que c'est en rajoutant sans jamais soustraire qu'on parvient à dire et transmettre quelque chose. Ici ce serait plutôt : comment parvenir à insérer le plus grand et pudique chagrin au cœur de la légèreté, comment évoquer la rudesse en l'enveloppant de tendresse.

Car oui le sujet est dramatique mais le traitement semble en permanence refuser de l'être, en contrant le misérabilisme sous-jacent à chaque fois que celui-ci se montre trop pressant, par l'utilisation de la musique, par une scène d'insouciance enfantine ici, une à la Tati là quand il faut se frotter à l'hostilité de la ville.

Kaneto Shindô ne glorifie pas la nature, il la montre dans sa virginité, dans ce qu'elle a de grandiose mais aussi de frondeuse, il ne refuse pas tout dialogue gratuitement, puisque chez ces gens la parole, et non le langage, est accessoire.

"L'Île nue" semble né pour illustrer la phrase de Pierre Reverdy : « Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour. »

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Quoi de plus beau que de finir sa carrière, et même sa vie, sur une telle splendeur, sur une telle note de modernité, sur une maîtrise totale de son art, sur une œuvre à la fois exigeante et accessible ?

A coup sûr l'un de mes Mizoguchi préférés, qui m'a sidéré, ému et donné à voir la mise en scène la plus parfaite que seul un autre maître japonais m'avait offert, en la personne de Yasujirō Ozu.

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J'ai abordé celui-ci sans m'attendre à un chef-d’œuvre, connaissant les réserves de certains connaisseurs du maître japonais envers cette "Impératrice Yang Kwei-Fei", mais aussi parce que je pensais que le passage à la couleur serait un frein pour mes rétines de vieux machin.

Et pourtant quelle claque, y compris visuelle ! Historique, romantique, tragique...

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C'est du Kore-eda pur jus, qui continue à questionner la famille, la filiation, la morale, à poser un regard cruel sur la société japonaise. Bien entendu l'émotion est toujours son arme favorite mais on rit aussi. Mais chez lui, on ne rit pas des personnages, on rit avec eux, on ne les juge pas, car lui ne les juge pas, on les aime car lui les aime.

Le cinéma humaniste, sincèrement humaniste j'entends, est finalement très rare, ce qui fait d' "Une affaire de famille" un objet précieux, comme le furent en leur temps "Nobody Knows" et "Still Walking".

NB : Pour une fois je ne vais pas hurler après le jury du Festival de Cannes, cette Palme d'Or est une belle Palme d'Or, même si ça ne sera pas la mienne, le Japon ayant été débordé in extremis par la Russie.

En passant une affiche juste magnifique...

https://pbs.twimg.com/media/DiN29qAWAAEGkUz.jpg:large

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Koji Wakamatsu, 75 ans de rage, fout une branlée de plus aux jeunes... (cf critique)