Plein la tête.

Qu'attendre en 2015 d'un album de Coldplay ? On ne sait plus du tout ce que ce groupe veut être. Veut-il devenir le nouveau Radiohead, comme à ses débuts forts appréciables, Parachutes et A Rush Of Blood To The Head, respectivement en 2000 et 2003 ? Veut-il se la jouer U2, comme sur le respectable X&Y en 2006 ? Veut-il se la jouer groupe de stade comme sur le sympathique Viva la Vida en 2008 ou le beaucoup moins sympathique Mylo Xyloto de 2011 ? Ou veut-il nous endormir comme sur le soporifique Ghost Stories de l'année dernière ?

Personne ne sait, et c'est bien le problème de Coldplay. Ils n'ont aucune ligne directrice, rien qui nous fait nous dire que ce qu'on écoute c'est du Coldplay et bien du Coldplay. Parce que du Coldplay ça n'existe pas. A force de vouloir plaire à tout le monde dans tout les styles imaginables, Chris Martin a transformé toutes les conversations concernant son groupe en quelque chose ressemblant à la suivante :
"-T'as écouté le dernier Coldplay ?
-Ouais c'est du Coldplay quoi"
Sauf que personne ne sait ce que "c'est du Coldplay" veut dire. Parce que "c'est du Muse" on sait ce que ça veut dire. C'est écouter Bellamy se vanter d'avoir de la voix et des belles guitares pendant que Chris Wolstenholme continue d'être un grand homme. Même "c'est du Maître Gims" ça veut dire quelque chose. Mais "c'est du Coldplay" ? On ne sait pas sur quel pied danser. Est-ce que du Coldplay c'est de la musique pour regarder tomber la pluie (Yellow, The Scientist, Magic) ? Ou alors c'est de la musique pour danser en fort belle compagnie (Viva La Vida, Paradise, Adventure of a Lifetime) ? Ou rien de tout ça (Violet Hill, Speed Of Sound, Yes) ? Ou alors c'est tout à la fois, ou alors Coldplay ce n'est qu'une entité vouée à synthétiser le meilleur de la méchante musique commerciale.

En tout cas sur cet album comme à chaque album, Coldplay a fait du Coldplay. Coldplay n'a toujours pas développé sa personnalité et s'est contenté de faire de la musique que les gens aimeront. Ce qui n'est ni bien ni mal. Quand les singles passeront à la radio ils continueront à être meilleur que le reste, on pourra toujours passer ces derniers en soirée sans se faire traiter de "connard d'élitiste à la solde des reptiliens et de Pitchfork", mais c'est tout.

Un autre album comme les autres en 2015. Dommage qu'il y en ai déjà eu beaucoup.