Si vous vous demandiez à quoi pourrait ressembler la progéniture issue d'une rencontre entre King Crimson et les Clash qui auraient batifolé sous une tente de cirque, voilà probablement ce qui s'en rapprocherait le plus. Cardiacs est né en 1976 aux alentours de Londres, et se centre principalement autour de Tim Smith, chanteur allumé aux paroles cryptiques. A Little Man and a House and the Whole World Window est probablement leur album le plus connu, du moins celui étant considéré comme leur chef d'oeuvre.

Vous l'avez compris, la musique proposée par ces anglais est difficilement qualifiable : partant d'une base plutôt punk dans le fond - mais pas le punk idiot des Ramones, bien plus la vision sophistiquée des Clash -, les compositions se complexifient grandement, passant de breaks inattendus à des changements de rythme soudains, très proches de ce que proposaient à l'époque les groupes prog tels que Marillion ou encore King Crimson. S'ajoute à cette déjà étrange mixture ce qui, à mon avis, fait la grande particularité du groupe, à savoir cette ambiance perpétuellement enjouée, ce psychédélisme joyeux qui éclate à la gueule comme un ballon de confetti - je défie quiconque de ne pas avoir un sourire idiot lors de la première écoute de The Breakfast Line.

Jubilatoire, exigeant et malgré tout d'une limpidité absolue, A Little Man and a House and the Whole World Window est le parfait représentant d'une époque qui se cherchait, d'un punk qui voulait se retrouver avec les frasques post-punk, d'un rock prog qui était alors déjà considéré comme désuet, d'une joie qui se perdait peu à peu. Cardiacs est arrivé dans ce foutras, et a déblayé le passage avec un grand sourire - voir à ce sujet en-dessous la vidéo du single de l'album, Is This the Life?, qui tout comme le morceau parodie fièrement The Cure -, et même si peu de personnes les suivirent, vous ne pouvez imaginer leur félicité aujourd'hui.

http://www.youtube.com/watch?v=SZaqYkkYK4I
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le 31 déc. 2011

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