La lune est belle cette nuit...

Il est minuit et quarante-six minutes, quand je commence à écrire cette critique.

Elle n'apportera pas grand chose par rapport à d'autres critiques déjà publiées, mais je m'ennuie un peu.
En réalité, je suis censé rédiger un dossier, mais ça fait une semaine que je suis dessus, et je n'ai pas dépassé l'introduction.

C'est d'ailleurs l'impression que j'ai avec Radiohead : La sensation d'être sans-cesse dans l'introduction d'une nouvelle phase. Mais contrairement à mon dossier, le contenu est intéressant.
Je suis un jeune admirateur du groupe, et dans vingt ans, j'aurai encore cette sensation de découvrir ce groupe.
Peu de groupe peuvent se vanter d'avoir autant marquer plusieurs générations, avec des albums aussi différents, risqués, et -surtout- de bonnes qualités.

Il m'a fallu du temps pour prendre du recul sur cette sortie, sur cette hype que j'avais. La première fois que je vivais la sortie d'un album de Radiohead avec autant de rigueur et une impatience assez forte.
Un jour de rêve, comme l'intitulé du second titre de cet album. Et pourtant...

Je ne pourrais pas vous faire une analyse comparative sur les titres déjà existants que les réels fans connaissent, tels que Identikit ou True Love Waits. Je les découvre que par cet album, et je n'ai pas réellement envie de découvrir encore d'autres versions pour le moment.
Mais je pourrais vous faire part de mes ressenties, simplement, humainement peut-être.

J'ai ressenti dans cet album, quelque chose de profond, de nouveau, et pourtant déjà entendu. Cet album est un paradoxe de sensations. On se laisse porter par la voix toujours aussi délicate, qui te transporte dans un univers à part, et qui te dépose sur cette lune en forme de piscine. Les arrangements qui l'accompagnent m'empêche de faire quoi que ce soit d'autre, comme dans cette magnifique chanson qu'est Glass Eyes.
La guitare acoustique reprend pourtant ses droits ici, elle revit, après une disparition de quelques années au dépend de divers outils électro. Pour notre plus grand plaisir, pour le plaisir Desert Island Disk ou de Present Tense.

Un retour en arrière ? Un regard vers le passé ? Le choix de mettre un son définitif sur certaines chansons qui datent, pour certaines, d'une vingtaine d'années, peut être interprété comme un constat du chemin parcouru. Cette magnifique avancé et ce tracé dans l'univers musical pourrait laisser sans voix ; pour Thom Yorke, cela embellit la sienne.
On se sent moins torturé, par rapport aux précédentes productions. On se sent apaisés. Les mélodies transportent, les arrangements planent au-dessus de nous sans nous brusquer.

Les reproches peuvent être nombreux : Fainéantise pour ressortir des chansons déjà existantes ? Trop calme, trop ennuyant ?

Possible.

Et pourtant... Il est une heure et vingt minutes, et la lune est toujours aussi belle et paisible.