Bon, ça y est je me lance.
Il m'a fallu du temps pour oser écrire cette critique. Mardi matin j'ai essayé, mais je n'ai pas trouvé le courage. Aujourd'hui, toujours choquée et attristée, je pense (peut-être) y arriver.
Bowie.
Bowie c'est Dieu.
C'est pas moi qui le dit, c'est mon papa qui me le répétè depuis que je suis toute petite.
Bowie, il est immortel.
C'est pas moi qui le dit, c'est ma maman qui me le répète depuis que j'ai 12 ans.
Alors, si ma maman et mon papa le disent, c'est que ça doit être vrai !
J'ai donc été bercé dans la BONNE musique étant mome. Pink Floyd, Depeche Mode, INXS, Bowie, Stones, Police, Queen, New Order, Soft Cell, Tears for fears, Simple Minds...
Un bon concentré qui m'a fait apprécié autre chose que les daubes de la télé.
Forcément je n'ai pas TOUT pris quand j'ai grandi. J'ai conservé ceux que je préférais. Et ils étaient au nombre de 3 : Depeche Mode, Pink Floyd et David Bowie.
Ce dernier n'était pas celui que j'écoutais forcément le plus, mais j'avais toujours un disque qui trainait sur mon iPhone, mon ordinateur, ou bien j'aimais toujours lancer un tube pour danser le vendredi soir. J'aimais bien faire découvrir le chanteur à des amis qui ne connaissaient pas bien (oui, oui, ça existe). J'aimais bien fouiller chez les disquaires pour trouver un vinyle rare. J'avais ramené un petit souvenir de lui de Londres. Bref, Bowie était un artiste que j'appréciais beaucoup. Vraiment.
Et puis, y a quelques semaines est sorti le clip Blackstar. J'ai eu l'éternelle douce rangaine de mon père "c'est Dieu, c'est incroyable, il faut que tu vois ça... !". Je suis donc allée voir le clip.
Et oui. Mon père avait raison. C'est Dieu. J'ai tout de suite accroché au morceau.
Je n'avais pas eu un gros coup de coeur pour l'avant dernier album, mais à l'époque je m'étais dit, "ça arrive, on ne peut pas être tout le temps bon (faut voir le dernier disque des Pink Floyd...)". Bref !
Mais Blackstar, wahou. Que c'est bon, beau, créatif, innovant, risqué ! Et compliqué ! Enfin quelque chose qui demande à plus de 2 neurones de réfléchir sur ce qu'ils voient et entendent. J'ai remercié Bowie pour ça. Je savais que l'album sortait le 8 janvier. Plus que quelques semaines à attendre pour découvrir le reste ! J'avais un énorme regain d’intérêt ! J'étais presque aussi excitée que par un nouvel album de Depeche Mode.
Puis le 8 janvier. Le clip Lazarus. Mon. Dieu. (Oui c'est le cas de le dire).
C'est quoi ce clip ?
C'est quoi cette musique ?
C'est quoi cette voix ?
C'est... parfait !
Je n'en revenais pas.
La qualité du morceau était indéniable. La voix de Bowie encore amenée dans des chemins inattendus. Et ce clip... J'ai été surprise que Bowie se mette dans ce genre de situation, sur un lit d'hôpital, toujours aussi maigre, des démons proches de lui, et avec ses paroles "I'm in heaven". Hmm, faut oser je m'étais dit, surtout à son âge. Enfin bon on s'en fiche c'est super bien !! Forcément, je n'étais pas allé au bout de ma pensée, Bowie venait de fêter ses 69 ans, c'est pas vieux, puis de toute façon l'est en forme !
J'ai donc crié au génie sur les réseaux sociaux, en envoyant ça à mes copines, en partageant le clip sur Facebook. J'étais heureuse d'avoir encore un artiste capable de faire quelque chose d'aussi intelligent et profond. Un morceau qui je suis sûre, serait joué mille et mille fois de plus chez moi.
Le lendemain, samedi, je suis allée acheter le vinyle qui sortait un jour plus tard que le CD. Arrivée à la fnac, horreur, rupture de stock. Comment vous dire que je n'étais pas contente... du tout ! J'ai fait mon boudin et je me suis dit que je le commanderai sur internet.
Je n'ai pas commandé le vinyle immédiatement après mon retour. Je voulais faire d'autres achats en ligne, donc je m'accordais deux trois jours de réflexion. Le dimanche soir, j'avais vraiment hésité à passer la commande, mais rien ne pressait non ?
Lundi matin. Mon portable n'arrête pas de vibrer.
Pleins de sms. De qui ? Tiens un message de papa. Tiens deux messages de maman.
"Bowie est mort o_o"
"Mon Dieu, Bowie est mort"
Non, non, ça ne pouvait pas être vrai. Je ne les croyais pas ! Un bad buzz ? J'ai sauté du lit et couru sur mon ordinateur. Et là c'était partout. Et j'ai compris.
J'ai commandé le vinyle dans la foulée. Je l'attends toujours. Jamais je n'aurais pensé le recevoir à titre posthume. Et puis maintenant, je comprends tellement de choses. Je comprends Blackstar. Je comprends cette oeuvre. C'est un cadeau d'adieu. Un testament.
Bowie nous a fait un départ à la Mozart, comme le Grand qu'il était.
Bowie ne s'est pas éteint, il s'est transformé en légende.
L'album est indispensable. Une œuvre difficile, lourde de sens, mais brillante.
Pour l'instant je ne peux pas l'écouter, c'est trop difficile.
Mais bientôt elle résonnera chez moi, comme jadis les chansons résonnaient chez mes parents.