Maintes et maintes fois j'ai repoussé mon affrontement vis à vis de cet opus des gun's & Roses. Sauf qu'il fallait qu'en vienne à parler de la bande de celui qui est devenu une sorte d'hymne au botox ce qui symbolise bien tout l'excès qui caractérise ces joyeux lurons. Cependant au lieu de faire un décryptage appuyé de cet opus comme j'aime le faire à mon habitude, je vais tenter de réaliser un autre exercice de style et par ce biais de comprendre pourquoi cet album ne me créé pas de plaisir à son écoute. Je vous avoue ça me fait un peu peur, ça peut être autant cool que foiré mais moi qui fait l'apologie de ce qui est original je me dois d'être en accord avec mes opinions :

Je vais ainsi profiter de cette critique pour travailler de façon analytique les médiums principaux qui façonnent notre manière de percevoir la question musicale. C'est un questionnement qui je souhaite matérialiser sous mes lignes depuis un certains temps, n'oubliez pas que ma volonté est plus de créer des axes de réflexions plus que d'apporter des réponses avec assurance. Je ne suis pas prétentieux au point de dire que m'a vision des choses est une vérité, la vérité est personnelle et les esprits un temps soit peu censés peuvent se permettre de savoir la remettre en question. Pour faire simple, c'est juste un avis personnel, rien de plus.

Pour ma part, et c'est peut-être tout à fait contestable mais il y'à à la manière d'un ampli marshall deux canaux qui mènent au plaisir : Le canal par le biais du ressenti pur, faussement simple et celui de qui passe par ce que créé l'écoute quand on analyse et qu'on intellectualise la matière venant à nos petites oreilles.

A partir de ce constat tout con, je vais prendre chaque parti et dire quels sont leurs caractéristiques, une fois cela mi en place j’essaierai de comprendre à travers ces outils comment ça ce passe pour moi avec cet album.
Commençons par le ressenti, c'est celui qui me parait apparaître de prime abord car évidemment le plus instinctif. Pour ma part je pense qu'il en parti dicté par l'inconscient et par ce biais il va se calquer sur ce qui vous constitue c'est à dire votre vécu, votre caractère et donc votre sensibilité. Si la musique touche une de ces cordes en rapport avec votre personne elle fera naître un certain plaisir, je pense que beaucoup ne seront peut-être pas d'accord mais j'ai tendance à me dire que cela fonctionne quand on nous donne ce que l'on a intérieurement envie d'entendre.
Il y'a aussi la partie purement physique lié à l'ensemble de l'écoute, ce que le corps produit comme réaction vis à vis de ce médium : Les poils qui se hérissent par exemple. D’où peut naître une dépendance à ce que peut générer sur votre corps la musique.

C'est cette somme d’éléments qui font toute la complexité de la question sachant que tout un tas de paramètres peuvent rentrer en compte, notamment le lieu et le contexte dans lequel vous écoutez qui joueront sur votre état d'esprit et feront que vous serez plus ou moins réceptif ou changerons carrément votre perception.

Passons au deuxième canal, le plaisir par l'intellectualisation, finalement je pense qu'il est un peu plus simple à cerner. Je peux vous en parler plus facilement car étant moi même musicien j'ai eu l'occasion d'apprendre les clefs pour décrypter ce qui relève des structures, des notes, des sonorités, du travail de hiérarchisation d'une track. Même si cela n'est pas nécessaire pour décrypter la chose musicale, je pense qu'il y'a différentes manières d'analyser un morceau et d'ailleurs je serai curieux de savoir comment j'intellectualiserai la musique sans mon apprentissage. Peut-être aurai-je un esprit moins définit par les normes d'une formation.

Pour moi le plaisir de l'intellectualisation commence à naître lorsque l'on sent que l'ensemble à du sens et utilise les bons procédés pour l'exprimer. De cette maîtrise né une certaine admiration du travail effectué. Puis comme pour le ressenti il vous reste les connaissances extérieures, c'est à dire ce que vous connaissez du groupe, ce que vous avez entendu dire à propos...

Evidemment après les choses sont toujours complexes, je ne dis pas qu'il y'a deux façons tranché de voir la musique. Au contraire les deux interagissent entre eux se complètent ou se contredisent.
Maintenant que les fondations sont posées, essayons de comprendre pourquoi cet album n'arrive personnellement pas à me séduire.

Ce qu'il faut savoir c'est qu'il y'a une chose que j'ai toujours à privilégier c'est ce qui relève de l'instinctif, j'essai toujours de combattre mon obsession à vouloir analyser ce que j'ai devant moi. Car ce qui me procure le plus de plaisir c'est la chose physique que génère l'écoute.

Le soucis avec cette galette c'est qu'elle me coupe de manière brutale avec le ressenti, j'ai un sentiment de répulsion instinctif lors de son écoute. D'ailleurs je suis sur que cela est valable pour beaucoup d'entre nous, vous savez ce groupe dont il vous suffit d'écouter quelques notes et ça vous créé une allergie instantanée. Puisque la musique reflète notre soi intérieur peut-être que l'album touche une partie de moi même que je ne souhaite pas rencontrer. Elle ne correspond pas à ma sensibilité, et de ce fait aucun plaisir ne naît à son écoute.
Ainsi ce qu'il me reste c'est l'intellectualisation de l'album, et lui aussi ne correspond pas à ma vision de la musique car j'ai du mal avec ce qui est porté avec un trop plein d'excès dans sa façon de concevoir ses structures, ses sonorités...
Pourtant paradoxalement tout est construit avec virtuosité, je ne peux pas le renier mais c'est peut-être justement trop léché, trop parfait, peut-être pas assez humain.

Tout cela pour dire que je ne peux pas cracher sur Appetite, car il est objectivement un album de grande qualité, mais qu'aussi je ne peux pas aller contre ma nature profonde.

Voilà j'espère que mon long développement vous aura plus, mais que surtout il vous aura donné envie de vous intéresser à comment on perçoit la musique.

D'ailleurs si vous avez des œuvres culturelles qui travaillent ces réflexions n'hésitez pas à me les soumettre on est surtout la pour échanger nos savoirs et non pour exhiber sa science en espérant gonfler son égo grâce aux retours et autres likes, à bon entendeur. Je dis ça car Sc à tendance a devenir le carrefour des shérifs de la bien-pensance culturelle ou chacun essai de montrer qu'il a la plus grosse, enfin bon je ne perds pas la foi, car on rencontre tout de même des personnes de grandes qualités dans ce marasme. C'est ça qu'il faut retenir au final.

Bon putain, j'arrête de faire du hors-sujet, quand à moi je reviendrai à quelque chose de plus "classique" sur ma prochaine critique, à bientôt les amis.

[ Écouté pendant l'écriture : Dan Andrei YYY https://www.youtube.com/watch?v=CB2MdDBhBds&index=15&list=FL7eVQ7TXjciTA-SNLJRtKqA
Artiste électro très sympa que j'ai pu voir en live à Montpellier ]
Isaak
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le 6 févr. 2015

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Isaak

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