La fin d'une ère

"Atom Heart Mother" marque la fin d'une ère. C'est une transition entre leur époque très "psychédélique" ,qui a apporté des disques superbes ("A Saucerful Of Secrets") comme pourris ("Ummagumma"), et leur direction définitive, celle qu'on aime, planante et vraiment rock. Et comme adieux au psychédélisme, lyrique mais avec de l'humour aussi, Pink Floyd nous sert un très bon cru !
Déjà, la chanson titre, d'une complexité assez ahurissante. C'est surtout l'orchestre qui est mis en valeur, d'ailleurs la basse de Waters est inaudible. Les quatre premières parties sont magnifiques (pour vous dire, ma sœur, nourrie à du Maitre Gims, adore), ma préférence revient à la deuxième. Les chœurs sont vraiment beaux, et je trouve que la partition à la batterie est particulièrement mise en valeur. Mais, hélas, la cinquième est un bordel sans nom, qui crispe. Y' a plus qu'à attendre que ça passe, parce que le final vaut vraiment le coup d'être entendu. Très bon morceau. A noter que je vois pas comment Kubrick l'aurait placé dans "Orange Mécanique"... Les trois petites chansons sont des véritables petits aliments délicieux entre les deux pains géants du disque. "If", énième ballade folk signée Waters, est magnifique. Mais il est battu par "Summer 68", ma chanson préférée de l'album. Simple, efficace, sublime. Je n'accroche pas à "Fat Old Sun". Les débuts de Gilmour à la composition en solo n'étaient vraiment pas top, surtout comparé à ce qu'il fera plus tard... "Alan's Psychedelic Breakfast" est, à mon sens, encore plus inaccessible qu' "Atom Heart Mother". Alternant les scènes du petit déjeuner, purement anglais et réussies, et les pistes musicales, c'est un OVNI de la Musique. Ça ne manque pas d'humour. Soit on aime, soit on aime pas, j'aime la première partie et la troisième, mais pas la deuxième, et même si elle est bonne, c'est surtout écoutée comme musique de fond.
Pour finir, y' a un truc que je comprend pas: la pochette. Le mec, il va à la campagne, il prend son appareil photo, il prend une vache, ça fait une pochette culte. Plus connue que celle de "The Division Bell", beaucoup plus complexe, originale et belle. Pourquoi ?
Un album incontournable dans leur discographie. Malgré la vache.