Les disques se suivent et ne se ressemblent pas pour Dominique A. Sur celui-ci, il confirme avec peu de subtilité (genre coup de marteau façon écureuil fou) ma théorie selon laquelle l'accident du disque précédent, "Remué", était dû à une overdose de PJ Harvey, en embauchant carrément le producteur de la belle, l'excellent John Parish, pour venir lui prêter main forte.
Il en résulte sans doute, nonobstant une fois encore "Remué", l'album le plus rock de sa carrière jusqu'à présent, les guitares électriques s'accrochant partout, présentes sur tous les quatre premiers morceaux, jusqu'à "Évacuez", qui ressemble (tout comme "Où conduit l'escalier" plus loin sur l'album) à un relent (malvenu de mon point de vue, mais y en a qui aiment ça) du disque précédent. Le reste se partage encore une fois entre rock ("Les chanteurs sont mes amis", "Le Commerce de l'eau") et ballades comme le superbe "Je t'ai toujours aimée", "Burano" et essentiellement toute la fin de l'album, qui perpétue la tradition Dominique A-ienne de terminer l'album en ralentissant le rythme.
C'est un disque lumineux, en commençant par la pochette présentant le héros du jour beau comme un camion, et énergique, l'antithèse donc de l'album précédent, quoiqu'il demeure hanté comme toujours par cette mélancolie si caractéristique de Dominique A. Et s'il n'a pas l'originalité et l'inventivité de ses deux premiers sommets ("La Fossette" et "La Mémoire neuve"), il demeure très réussi. L'un des indispensables de l'artiste.