Boy
6.7
Boy

Album de U2 (1980)

Techniquement, U2 n'a jamais eu dans son groupe un Hendrix ou un Lennon. C'était juste des gamins volontaires qui ont toujours bossé dur. Rien de bandant pour les musiciens frustrés qui n'ont jamais percé et se sont reconvertis en critiques (Manoeuvre si tu nous lis), et pourtant c'est ce qui fait le charme de U2. Des mecs du fin fond de la bourgade irlandaise qui sont devenus le plus gros groupe du monde ! U2 possédait, notamment au travers de Bono, un charisme, une étincelle, ce qui leur a permis de partager leur passion ! Tout ca via des contrats et articles de presse qui n'ont pas été rédigé après l'écoute d'une démo mais à chaque fois lors d'un concert de U2. C'est leur seconde force, une intensité et une symbiose rare ressort de leurs live. La dynamique de ces 4 là est importante, et si un manque à l'appel, ca ne tourne plus ! Raison sans doute pour laquelle 30 ans plus tard rien a changé !

Mais revenons à l'album Boy, premier du groupe et produit par Steve Lillywhite. On pourrait regretter ses clochettes inutiles et bien trop présentes sur le nerveux I Will Follow, on est tout de même soulagé que ce n'est pas Martin Hannett comme prévu à la base aux commandes. Ne voyez aucune offense, le talent du producteur des Joy Division est énorme mais U2 aurait manqué d'identité avec ce dernier qui aurait appliqué ce son typique à l'album des irlandais. On peut d'ailleurs apercevoir le résultat sur le fabuleux 11 o'clock tick tock, premier single du groupe, et faisant ressortir guitares et grosse caisses comme le groupe de Ian Curtis. Avec Steve Lillywhite, rien ne sonne vraiment comme un autre ! U2 y expose à l'image de la couverture, leur adolescence, leur frustration et toute leur naïveté, mais une belle naïveté, du monde et de la vie en général. La perte d'un parent cher, le fait de devenir un homme, etc... U2 s'ouvre à cœur ouvert comme jamais notamment sur ce titre Into The Heart d'une beauté simple et incroyablement touchante.

La Face A frôle la perfection, c'est nerveux, de la guitare d'I Will Follow à celle de Stories For Boys qui sera même réutilisé 25 ans plus tard pour Vertigo ! L'écho Twilight résonne encore. Out Of Control lui représente l'état d'esprit déchainé d'un Bono au lendemain son 18e anniversaire. La Face B est moins dense, notamment le creux The Ocean et A Day Wihtout Me (pourtant ce dernier sorti en single !). Il faut attendre Another Time Another Place pour relever tout ca, et surtout le grandiose Electric Co. premier porte drapeaux blanc. Électrique ! Héroïque !

Naïf mais incroyablement beau et réussit, Boy étonne de la part de si jeunes garçons de 19 ans (et la jalousie débute par la même occasion, va falloir vous y habituer les gars !). Il représente l'essence même de U2. Ils pourront se cacher derrière des chapeaux de cow-boys, des lunettes noirs ou des boules à facettes dans les années à venir, quand on gratte un peu, il y a toujours une part de Boy sur chaque album. Quelque chose de sincère et hypnotique !
FlyingMan
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Le top de U2 et Les meilleurs albums de U2

Créée

le 23 janv. 2012

Critique lue 746 fois

3 j'aime

2 commentaires

FlyingMan

Écrit par

Critique lue 746 fois

3
2

D'autres avis sur Boy

Boy
Addryu
7

Un premier album réussi !

U2 sort Boy en 1980. C'est leur tout premier bébé. Le son est déjà reconnaissable à la première écoute du disque, la guitare de The Edge et sa texture si particulière ouvrent le bal avec "I Will...

le 20 févr. 2012

6 j'aime

Boy
Maxime_Pointud
8

Du sang, de la rue jusqu'au foyer.

Mai 1974 - Dans les rues de Dublin, 4 voitures piégées explosent faisant 30 morts et presque 300 blessés. Septembre 1974 - La mère de Paul Hewson décède d'un anévrisme cérébral, le jeune garçon avait...

le 27 juil. 2017

4 j'aime

6

Boy
FlyingMan
7

Critique de Boy par FlyingMan

Techniquement, U2 n'a jamais eu dans son groupe un Hendrix ou un Lennon. C'était juste des gamins volontaires qui ont toujours bossé dur. Rien de bandant pour les musiciens frustrés qui n'ont jamais...

le 23 janv. 2012

3 j'aime

2

Du même critique

Panic Room
FlyingMan
7

Le Fincher mal-aimé !

On a été dur avec Panic Room. Très dur ! Faut dire quand on sort d'une trilogie quasi parfaite comme Seven, The Game et Fight Club, on vous attend au tournant. Et c'est ce qu'ont fait les critiques...

le 12 oct. 2010

71 j'aime

3

Definitely Maybe
FlyingMan
10

Critique de Definitely Maybe par FlyingMan

Quand on parle d'Oasis, y a ceux qui réagissent ainsi: "Ah ouais, Wonderwall, les frangins cons qui se tapent dessus !" Et puis y a ceux qui se rappellent qu'avant d'être tombé dans tous les excès,...

le 6 mars 2012

56 j'aime

6

(What’s the Story) Morning Glory?
FlyingMan
9

Critique de (What’s the Story) Morning Glory? par FlyingMan

En 1995, personne n'attendait Oasis et Oasis n'attendait personne sur le quai. Après un démarrage plus que prometteur et un single Whatever touchant un plus large public, le train des Gallaghers file...

le 7 mars 2012

32 j'aime

4