La Grande Messe du Cygne

Pwah, un monument ! Juste un point d'ancrage majeur dans la discographie d'un des groupes de rock avant gardiste les plus influents de leur génération, et au delà au vu de leur longévité. Une transition capitale dans leur passage du noise rock pur a la folk ainsi qu'au rock gothique, tout en conservant leurs racines.
L'atmosphère ritualistique, tribale, religieuse des Swans est a son sommet ici. Cet album a la férocité bruyante et crade de filth (like a drug, blind love, beautiful child), s'ajoutant a cela des ballades neofolk magnifiques chantées par Jarboe (in my garden, blackmail) d'autre plus sombres et léthargique (real love, nothing inside you is real). Sex, god , sex a l'atmosphère lourde et pesante et au rif minimaliste nous rappel également Cop. Il s'agit en quelque sorte d'une grande synthèse musicale de leur style passé et futur, une réitération post punk aussi histoire de ridiculiser la plupart des groupes de l'époque notamment avec l'excellent "new mind" entêtant comme une hymne.

Le songwriting y est plus développé avec des références religieuses évidentes, développant une forme de sarcasme a travers l'adoration religieuse démesurée.
"i am sexless, i am hateful, i am impure ... forgive me lord, forgive me" "praise the lord ! praise god !" On pourrait penser qu'après l'institution financière et judiciaire , Gira s'attaque dde front a la religion en la mettant en scène dans son aspect le plus fanatique.
Mais pourtant le magnifique "children of god" (we are special, we were born in the sight of god) concluant l'album d'une merveilleuse beauté nous empêche d'avoir le fin mot de l'histoire, l'album est autant religieux, qu'anti-religieux.
Une perle !