Control
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Control

Album de Milo Greene (2015)

Un album rafraichissant et tout en contrôle

Après avoir ravivé un folk guilleret sur leur premier album éponyme, le quatuor californien de Milo Greene (Robin Arnett, Graham Fink, Andrew Heringer and Marlana Sheetz) marie avec élégance l'électro et le pop dans son nouvel album "Control". Avec son style rétro qui rappelle les années 80, les américains jouent avec les codes du genre sans jamais s'y laisser enfermer.


Milo Greene, l'homme en toile de fond de leurs albums, est une invention du groupe. Le groupe le décrit ainsi : "Il est anglais, il est vêtu d'une costume trois pièces. Il porte un monocle. Il est albinos. Il a des rouflaquettes. Il est confiant, charmeur, cultivé et bon orateur. C'est un gentleman, le type de mec qu'on rêve tous d'être." Purement fictif, il n'en incarne pas moins le visage du groupe, intrigant et distrayant.


Le groupe avait annoncé que leur nouvel album serait plus axé sur les percussions et que le tempo s'éloignerait des orientations folks de leur premier opus. Parole tenue. "Heartless" s'ouvre sur un beat langoureux et obsédant qui fascine autant qu'il surprend. Le groupe joue habilement sur les vocalises, alternant subtilement entre les quatre artistes sans que cela impacte sur l'harmonie du morceau.


L'album gagne vraiment en intensité dans sa deuxième partie. "Lie to me" est un mélange de pop cinématique et de mélodie orchestrale, lancinante et pénétrante. De ce morceau, on enchaîne sans transition sur "Not enough" qui présente toujours un son entêtant, mais sur une base plus épurée, le jeux des voix flottantes dans une atmosphère éthérée, accompagnée par la légèreté des percussions et les chœurs lointains.
Et que dire du somptueux "Lonely eyes", à mes yeux le morceau le plus abouti de l'album, une synthèse impeccable qui réunit tous les atouts de Milo Greene dans l'écriture comme dans la musique. Le relâchement ultime dans dernière minute de "Royal blue" à un côté extatique qui clôt 40 minutes de plaisir. (Le seul reproche qu'on peut lui faire est qu'il ne fait que 40 minutes).


Rafraichissant et tout en contrôle, les californiens combinent leur talent pour nous livrer un catalogue de titres inventifs à la hauteur de leur potentiel. À confirmer sur la durée.

Paul_Gaspar
8
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le 23 avr. 2021

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Paul_Gaspar

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