1970. A peine remis de l'incroyable Woodstock, les Creedence reprennent du service. Bien sûr la période est faste et la composition facilitée entre autres par l'euphorie ambiante. Mais l'enjeu est de taille au vue des évènements de l'année passée. Plus d'un groupe de l'époque s'est hélas lamentablement écrasé en voulant surfer sur la vague Woodstockienne.

Pas les Creedence.

Il faut dire que John Fogerty n'est rien moins qu'un des compositeurs les plus inspirés du moment. Véritable despote, sa patte est sur chaque titre de l'album. Même les reprises sonnent "Fogerty" et font souvent oublier l'originale. Reconnaissons cependant une liberté d'expression bien supérieure des autres musiciens sur cet album. Contrairement aux précédents, les parties instrumentales prennent une place plus importante. C'est d'ailleurs à mon sens ce qui élève Cosmo's Factory au dessus du lot. Nous avons ainsi droit à quelques morceaux de bravoure telle "Ramble Tamble", titre fleuve de sept minutes qui introduit l'album. Ça c'est une entrée en matière!
Ici, point de sectarisme dans le rock. La country côtoie le blues et le rock pur et dur. Tout ceci fait bon ménage et nous emmène très loin, véritable voyage initiatique dans l'univers de quatre musiciens au meilleur de leur forme. Le rythme ne faiblit jamais, la qualité et l'intelligence de composition sont toujours au rendez-vous, que demander de plus?

Un bouquet final peut-être? Une dernière danse? Pourquoi pas "Long As I Can See The Light"? Un dernier chef d’œuvre, une dernière décharge émotionnelle comme seul le rock peut en procurer et ce grand classique du rock se termine déjà. Un sans faute.
-IgoR-
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleurs albums des années 1970

Créée

le 26 nov. 2013

Critique lue 1.7K fois

26 j'aime

4 commentaires

-IgoR-

Écrit par

Critique lue 1.7K fois

26
4

D'autres avis sur Cosmo’s Factory

Cosmo’s Factory
steka
8

Before you accuse me ............

Mais comment diable parler de Creedence; une musique si démodée, si ringarde même probablement pour beaucoup d'oreilles contemporaines ... Et pourtant quelle pèche, quelle énergie transportait cette...

le 1 oct. 2013

16 j'aime

4

Cosmo’s Factory
Melk
10

Orgie Rock'n'Roll

En voilà un album qui mérite son statut d'album culte. Cosmo's Factory de CREEDENCE, c'est une collection de tubes qui ont marqué de leur sceau la plus belle période du Rock. L'album est composé à...

Par

le 5 mars 2014

14 j'aime

2

Cosmo’s Factory
EricDebarnot
9

Le grand initiateur

On a oublié, plus de trente ans après, que le groupe no 1 en 1970, dans les charts comme dans les cours des lycées du monde entier n'était ni les Beatles ni les Stones, mais bien les bouseux de...

le 24 mars 2015

11 j'aime

1

Du même critique

Les Lumières de la ville
-IgoR-
10

Big City Lights

Il est facile de réduire ce City Lights à sa bouleversante scène finale. Elle le vaut bien cependant tant elle se fait la synthèse de ce que le cinéma muet a de meilleur. L’absence de parole est...

le 3 avr. 2014

68 j'aime

13

The Big Lebowski
-IgoR-
9

De temps en temps y a un homme...

Avec ce film, j'ai découvert l’œuvre des frères Coen. Il reste à ce jour l'un de mes favoris. Jeffrey Lebowski (Jeff Bridges), qui se fait humblement appeler "Le Duc", est un fainéant de première...

le 24 nov. 2013

57 j'aime

13

Les Premiers, les Derniers
-IgoR-
8

Feu ! Chatterton

Un ciel sombre, chargé. Au travers filtre un mince rayon de soleil. Bouli Lanners pose l’esthétique qui habillera son film d’un bout à l’autre. Un poing sur la table. Puis il pose ses personnages. Un...

le 30 janv. 2016

56 j'aime

26