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"C’était aussi l’époque des Doors, des Stones, des Byrds, des Deep Purple, des Moody Blues. L’air avait je ne sais quoi de mordant, et tout, ou presque, semblait prêt à s’effondrer comme un château de cartes, au premier coup de pied un peu senti." (Murakami, Haruki. La Course au mouton sauvage)
Les Moody blues, de nom, peu de personnes les connaissent encore, mais si je vous dis Nights in white satin, ou que je vous la fait écouter, là votre esprit s’éveille : une merveille, une chanson intemporelle, magique, une chanson qui peut s’écouter à n’importe quel moment de la journée et de notre vie toujours avec émotion.


Et les Moody blues n’ont pas fait que ça. D’ailleurs, même la version originale de Nights in white satin n’est pas tellement connue. C’est la version que l’on trouve sur l’album Days of the futur passed, un ovni comme on en faisait beaucoup en matière musicale dans ces années-là, mais un ovni lui aussi magique. Un voyage dans le temps qui mélange les genres musicaux et éveille à chaque morceau une nouvelle envolée lyrique. Days of the futur passed, deuxième album du groupe paru en 1967, se compose de 7 chansons qui tracent le paysage impressionniste d’une journée, depuis le coucher du jour jusqu’au soir du lendemain (le fameux Nights in white satin) en passant par l’après-midi (The afternoon : forever afternoon).


Un album-concept (parfois considéré comme le premier de l’histoire du rock) donc comme il s’en est fait beaucoup dans les années 60-70 et dont on a malheureusement trop souvent retenu que quelques chansons éparses, laissant aux plus avertis le soin de s’attacher à l’album tout entier et donc à l’histoire qu’il raconte. Il est aussi considéré comme l’un des premiers albums à voir collaborer un groupe de rock avec un orchestre symphonique, ce qui plaça d’emblée le groupe dans la mouvance du courant rock symphonique. « De belles soirées pour l’esprit hein » (Mr Keating dans Le Cercle des poètes disparus). A travers cette journée, c’est aussi un voyage dans la typologie musicale que nous propose les Moody blues, passant du classique au boogie-woogie, de la pop au psychédélique.


Cela ne suffit pourtant pas pour rappeler le bon souvenir de ce groupe oublié aujourd’hui, on ne retient toujours que cette chanson magnifique remise fréquemment au goût du jour au cinéma dont je retiendrais surtout l’ouverture magistrale du Dark shadows de Tim Burton.


Mais sinon, que sait-on encore sur les Moody blues ? Qu’ils doivent leur nom à Mood indigo de Duke Ellington, ce qui les place d’emblée dans l’héritage jazz ? Qu’ils ont créés pas moins de 14 disques et que nombre d’entre eux valent le détour (To Our Children’s Children’s Children par exemple) ? Qu’après une pause de six ans, le groupe s’est reformé en 1978 et qu’il tourne encore aujourd’hui plus ou moins dans l’anonymat (j’avoue ne pas avoir tenté d’écouter leurs derniers albums, par nostalgie peut-être et fidélité aux années glorieuses) ? Après tout, peu importe, le mieux c’est encore de les écouter.

Justine-Coffin
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le 1 févr. 2017

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