Il était attendu ce nouvel album de Metallica ! Cinq ans ont passé depuis St Anger, et de nombreux concerts ont redonné l'envie au groupe de composer, même si le rythme ne sera plus aussi intense qu'avant et que l'idée de passer des 12 heures d'affilées en studio leur parait désormais improbable. La machine est relancée, et la communication parfaitement huilée, avec des petites vidéos avant lancement, des précommandes et plusieurs formats différents... On sait fait monter l'envie du côté du management. Dire que tout cela sera anéanti par la bourde d'une disquaire parisien qui mettra l'album en vente avant la date fixée, par accident !
Metallica renaît véritablement sur cet album, avec un nouveau producteur, un nouveau bassiste qui a enfin le droit de participer à la conception des chansons (Rob Trujillo étant arrivé pour la sortie de St Anger, n'avait pas pu donner son avis sur les titres) et donc 10 nouvelles chansons.
Pour mieux symboliser cette renaissance, l'album démarre par des battements de cœur. Puis la chanson explose dans les enceintes, et l'on tape du pied comme un possédé, chose qui ne s'était plus produite avec Metallica depuis un sacré bail ! Les soli qui faisaient défaut sur l'opus précédent sont enfin de retour, et plutôt bons dans l'ensemble, même si trop de whawha tue la whawha.
"The End Of The Line" est également d'excellente facture, le pont apportant une plus-value non négligeable. Ces 2 premiers titres rassurent, et l'on repense à Hetfield disant, à propos de la présence du psy durant l'ère St Anger, que la thérapie portera ses fruits sur l'album suivant, Death Magnetic, donc. C'est on ne peut plus vrai, tant le groupe renoue avec les bonnes chansons et le heavy des meilleurs jours.
"Broken Beat & Scarred" est un peu moins bon, peut-être à cause de la redondance des lignes vocales ? Je ne sais pas, il manque un petit truc pour le rendre autant enthousiasmant que les premiers titres.
"The Day That Never Comes" est en revanche une belle réussite. Ce fût le 1er titre offert au public en radio, et je me souviens avoir été circonspect durant les premières minutes, avant l'explosion finale. Cette chanson est le descendant direct de "One", et est tout aussi bonne, même si elle ne pourra jamais prétendre au même statut culte, on est d'accord.
"All Nightmare Long" est une nouvelle référence à Lovecraft et est dans la moyenne haute du disque, malgré peut-être une solo un poil trop long, qui n'apporte pas grand chose.
"Cyanide", est sa géniale intro en forme de SOS est celle qui vieilli le moins bien ici.
Après un premier volet en 1991 et une suite en 1997, voici le troisième volet de la saga "The Unforgiven" ! Le cor a laissé la place à une longue intro au piano (!!), et passé cette surprise - bonne ou mauvaise, à chacun de juger - on découvre une magnifique chanson. Le parallèle avec les deux premiers ne saute pas forcément aux oreilles, mais le feeling est en tout cas là, et bien là. Un vrai régal auditif !
"The Judas Kiss" est un peu du même tonneau que "All Nightmare Long" et aurait gagné en efficacité en étant raccourci d'une bonne minute.
"Suicide & Redemption" est le premier instrumentale depuis l'époque "Justice". Si l'annonce d'une telle chanson avait suscité beaucoup d'enthousiasme, le résultat déçoit quelque peu, la chanson ayant des tas de qualités, mais ne parvenant jamais à faire décoller l'auditeur.
Enfin, "My Apocalypse" ferme la marche. La chanson décrit une course folle s'achevant par un accident, et se veut la plus thrash de l'album. Certains disent que Metallica s'auto parodie, mais personnellement, je trouve ce morceau vraiment très bon.
Metallica n'aura jamais été aussi gros, et il saura en profiter en multipliant les tournées, les DVD et les autres projets plus ou moins intéressants et réussis. Eux que l'on croyait fini à l'aube des années 2000 montrent que le futur portera encore leur sceau pour quelques années supplémentaires.