Trois, deux, un... décollage ! Chacun retient son souffle. Les moteurs prennent feu, l'image tremble et la fusée s'envole. Quelques instants, on y croit. L'engin semble en route pour les étoiles. Puis catastrophe ! Un réacteur lâche et l'appareil explose dès les premières minutes de vol, avant même d'atteindre la stratosphère. Les singles moins goûteux dévoilés ces derniers mois n'ont pas menti : le volume trois se révèle moins savoureux.
Fort de son premier succès, le duo décline sa recette à l'infini et change à peine l'assaisonnement d'un titre à l'autre. Un même gimmick joue en boucle sur les refrains, des voix autotunées à outrance procurent une mélodie forcée et des flows simplistes pompent le style à la mode Damso. Qui plus est, les sur-couches de vocoder ne comblent pas le manque évident de matière grise injectée dans le projet. Les pilotes, qu'on dit sous opiacées dans "Clonez-moi", sont-ils même présents à bord ?
Vu à quel point cet album malmène leur plume, il eut été préférable que nos héros activent directement le siège éjectable. Les rimes sont plus que prévisibles et, comme un block-buster qu'on aurait déjà spoilé, on voit peu d'intérêt à rester jusqu'à la fin, si ce n'est pour finir son pop-corn. Quelques clins d'oeil aux précédents volumes pour satisfaire les fans, un brin d'égo-trip pour garder la forme, et voilà. Bah quoi, on ne va pas réinventer la roue à chaque nouvelle sortie !
Nos aventuriers du cosmos touchent le fond avec "Dégueulasse", qui les fait régresser au stade phallique, avec un humour pipi-caca plus que douteux. "Pour rester poli, je fais caca sur toi," alors qu'au fond "la vie, c'est vraiment beau." Franchement, les amis... Maintenant que vous jouez dans la cour des grands, votre public mérite mieux que ça. Sans compter que gâcher une prod de Stromae et BBL, pour le coup, ça c'est dégueulasse !
Il est sage de conclure que Double hélice 3 a une carte à jouer chez les trois à sept ans. Les moins de quinze l'apprécieront sûrement d'une oreille curieuse. Néanmoins, un conseil à toute personne majeure : retournez écouter les premiers volumes et priez pour que la weed californienne n'ait pas totalement percé le crâne de nos chouchous de Studio Planet. Car force est de le constater : en ce moment, Caballero et JeanJass nous font infiniment plus rire dans High et Fines Herbes que sur disque...