Earth Moving
5.5
Earth Moving

Album de Mike Oldfield (1989)

Et plus j'ai de l'affection pour ce disque. Avant de commencer, petite mise au point historique. En 1989, les relations entre Oldfield et sa maison de disque, Virgin, et en particulier son patron, Richard Branson, deviennent de plus en plus tendues. Après les succès des singles "Moonlight shadows" et "To France", le patron pousse de plus en plus Mike Oldfield a créer de nouvelles chansons aux forts accents commerciaux, au détriment des grandes pièces musicales que le multi instrumentiste aime tant, ce qui lui déplait fortement. Selon son contrat, il lui reste à produire 3 albums pour Virgin, mais il est déjà clair que ce contrat ne sera pas renouvelé. C'est donc presque comme si cet "Earth Moving" avait été mis en chantier pour se débarrasser d'un album.


Alors soyons clair, cet album, comparé à d'autres dans la grande discographie de Mike Oldfield, est loin d'être le meilleur. Très loin même. Et pas aussi inspiré que d'autres. De plus, c'est son premier album sans morceau instrumental, preuve en est que ce n'est pas celui qui a dû être le plus travaillé. Alors qu'est-ce qui peut bien me plaire là-dedans? Eh bien c'est l'ambiance. Ce n'est pas un bon "Mike Oldfield" dans le sens ou l'on attendait autre chose de lui aux vues de ce qu'il avait pu produire de génial par le passé, quelque chose d'au moins aussi bon. Mais avec le recul, quand on l'écoute aujourd'hui, eh bien ça reste un bon disque pop de son temps plus que sympa.


Un morceau comme "Holy", chanté par Adrian Belew, qui a fait partie de la nouvelle mouture du groupe King Crimson, donne tout de suite le ton avec ces sons de synthé caractéristiques, il y a une certaine bonhommie qui s'en dégage si je puis dire. De même pour "Hostage", chanté par Max Bacon, qui tire vers une petite forme de rock pas prise de tête. "Far Country" est un morceau plus doux interprété par Mark Williamson, le type de chanson qu'on aurait pu entendre dans un long métrage animé Dreamworks à la bonne époque vous voyez? "Innocent", interprété par Anita Hegerland, alors la compagne de Mike Oldfield, possède une certaine fraicheur, même si l'aspect assez répétitif de la chanson peut aisément rebuter.
Par la suite, c'est Chris Thompson qui se partage les deux titres suivants, "Runaway Son" et "See The Light". La première possède un ton global plutôt joyeux sans être transcendant, un petit morceau sympathique qu'on s'écoute de temps en temps quand on veut pas se compliquer la vie. Le second est plus pop rock, possédant des intonations déjà entendue dans "Discovery" de 84. Et puis il y a la chanson titre, "Earth Moving", chantée par Nikki Bentley, que je trouve vraiment cool. Il y a une certaine forme de grandiloquence qui s'en dégage qui lui donne un peu de punch. C'est pas ce qui s'est fait de mieux mais j'adhère perso. "Blue Night", interprété par Maggy Reilly, déjà connue pour sa prestation sur "Moonlight Shadows", est un morceau tranquille sans grande prétention mais appréciable. Enfin le disque se termine par le petit pied de nez qu'est "Nothing But/Bridge To Paradise". Si on pouvait croire qu'il s'agissait d'un instrumental de plus de 8 minutes quand on regardait le dos de la pochette, il n'en est rien. Il s'agit de 2 chansons différentes, parfaitement distinctes puisqu'on perçoit clairement la séparation des morceaux, qui ont été regroupées sur une seule piste. La première est assez sirupeuse et est chantée par Carol Kenyon. C'est la moins bonne du disque pour moi. La seconde est interprétée par Max Bacon et part dans un semblant de rock FM dont les couplets sont plus appréciables que le refrain.


Donc, en clair, j'aime globalement cet album pour ce qu'il est. Un album qui ne cherche pas à se compliquer la tâche (en témoigne le thème des chansons qui est souvent le même: l'amour) et qui délivre un son typé 80's tout en couleur. Les interprètes délivrent tous de très bonnes prestations et le tout reste assez homogène. Cependant, si quelqu'un désire connaitre un peu plus Mike Oldfield, ce n'est vraisemblablement pas avec ce disque qu'il doit commencer. Si on cherche d'abord à découvrir ses chansons, mieux vaudrait s'attarder d'avantage sur un "Discovery" ou même un "Crisis". Tandis que pour les grandes pièces instrumentales, il vaudrait mieux commencer avec un "Ommadawn" ou "Tubular Bells".


Note: Le chanteur Fish, membre mémorable de la première mouture du groupe Marillion aurait dû interpréter "Far Country", mais Mike Oldfield a davantage préféré la version de Williamson. Pour autant, il est resté crédité dans les premières versions de l'album.

TheNetoFox
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le 15 janv. 2015

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