Exile on The Main Street est un album qui pue le blues, à l'image de ses créateurs. On est en 71 lorsque les Stones décident de partir d'Angleterre pour éviter de payer leurs impôts à la couronne tant aimée maintenant par Lord Jagger.


Ils décident de s'installer dans le Sud de la France non loin de Nice, passent leur temps à faire la fête avec nanas drogues et alcool à foison. Et lorsqu'ils le sentent, ils prennent leur instrument pour jammer ou composer ; ou jammer pour finalement enregistrer le jam qui s'est déroulé ! Les Stones et leurs guests s'amusent, pas de pression ni de véritables challenges. Ils prennent juste un p**** de plaisir à jouer, mais non pas sans ressentiment.


Car on sent que l'exile pèse sur les pierres qui roulent, et tout l'album est empreint d'une nostalgie qui ne peut laisser indifférent. Mais c'est dans leur nostalgie et leur errance que les Stones puiseront toute l'inspiration nécessaire afin de développer enfin leur propre Blues. En effet, avec les précédents albums, ils avaient déjà trouver le son et le style qui tuent, caractérisés par les fameux riffs stoniens. Mais, ce style puisait plus dans le Rythm'n'Blues de Bo Diddley et le Rock'n'Roll de Chuck Berry que dans le Blues.Là, on sent le Blues de chez Chess, le plus brute et violent, avec ses femmes son alcool et
ses castagnes.
Ce changement de cap est l'oeuvre des deux acteurs principaux de l'album : Keith Richards et Mick Taylor. C'est ce duo génial qui a permis l'émergence du son unique de cet album, nous balançant leurs Blues à la gueule, de sorte que l'on ne relève pas tout à fait le même après la première écoute de Exile.


Mais ne renions pas non plus le travail de Jagger sur cet album, à qui on doit les morceaux très inspirés par le gospel pour leur part. Écoutez Shine a Light pour vous rendre compte à quel point ce dernier est arrivé à maîtriser ce style divin, avec ce vibrant hommage à son ami disparu en 68 Brian Jones.


Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter "Que Dieu vous éclaire de sa lumière, faisant de chaque morceau votre air préféré".

BB_Prince
10
Écrit par

Créée

le 22 déc. 2011

Critique lue 504 fois

7 j'aime

1 commentaire

BB_Prince

Écrit par

Critique lue 504 fois

7
1

D'autres avis sur Exile on Main St.

Exile on Main St.
Docteur_Jivago
10

Beginning to see the Light

Difficile d'écrire des mots sur un tel album, d'exprimer son ressenti alors que celui-ci est, à ce point, personnel et représente bien plus qu'un simple album de musique. Si c'est d'abord l'exil des...

le 17 juil. 2015

37 j'aime

9

Exile on Main St.
DanielO
10

Pierres d'angle

Je ne sais pas si "Exile" est le meilleur album des stones, mais c'est incontestablement mon préféré. J'ai toujours été très étonné d'en lire les critiques, par ailleurs changeantes selon les modes...

le 31 juil. 2012

36 j'aime

4

Exile on Main St.
Cmd
9

Main Street is where I want to be : passe le vin Sophie, suivons la rivère en douce Virginie ...

Exile on Main Street, du bonheur, du bonheur pour mes douces oreilles. J'aime ce rock (intemporel à mon sens), j'aime ce rythme, cette basse qui ne peut s'empêcher de revenir, cette alternance entre...

Par

le 14 sept. 2012

10 j'aime

2

Du même critique

Bringing It All Back Home
BB_Prince
10

Dylan ramène le Rock chez lui

Flashback en 65, Dylan est au sommet de sa gloire dans le circuit folk, est la figure de la protest song, et tel Moise, a ouvert la voie pour des générations de musiciens à tout un pan de la musique...

le 27 déc. 2011

15 j'aime

The Modern Lovers
BB_Prince
10

I'm in love with rock & roll !

Quand on s'interesse un peu à l'histoire des Modern Lovers, on se demande comment cet album a bien pu voir le jour et connaître un quelconque succès si ce n'est qu'il était déstiné à rentrer dans la...

le 26 janv. 2012

13 j'aime