Zeitgeist

 
  Um-be-re-lla  Hey ! Hey ! Hey! Umbe-Umbe-Umbe-rella  Hé! Hé! Hé! Hé ! Hé ! Hé ! Umber-Umber- Ho ! Tu pourrais pas changer de refrain aussi ? Qu’est-ce que j’ai pu détester cette chanson. Horrible et répétitive. J’ai passé une année de calvaire, à entendre ça tout le temps à la radio. C’est mal parti, je mets 4 d’office, à cause de ce morceau. L’album part sur une fausse note, et des points en moins. Et j’entends une chanson qui ressemble à celle qui me torturait les oreilles, mais l’effet que ça fait, n’est pas pareil. Pourtant c’est la même chanson… WTF ?

   Super cette chanson ! Géniale même ( ?) Pourtant c’est le même refrain, donc la même chanson. Comment une même chanson peut faire un effet aussi différent d’une écoute à l’autre ? Soit le single passé en radio n’était pas bon. Soit sur un système audio de qualité, on entend TOUT ou presque, en beaucoup mieux. D’où la nécessité d’écouter un morceau non pas à la radio, mais dans des conditions audio impeccables. Et ce que j’aime par-dessus tout, c’est ce kick de batterie, qui joue sur le balancement de la charley. C’est elle qui fait toute l’originalité du tube. Le fameux refrain, on ne l’entend presque plus, arrangements par ajout de riffs, sur des riffs, assez malin et très swinguant. Hey ! hey ! Pas mal, ça le fait.

  Et puis il y a le sérieux groove qui nous pousse : Push Up On Me. Merci à Lionel Ritchie au passage. Et l’énorme : Don’t Stop The Music. Merci à Michael Jackson au passage. R.I.P.  Rihanna ne cache pas ses sources d’inspiration, et sample à tout va, pour le meilleur, car c’est de bons samples. Elle est de son époque, la petite. Le concept qui consiste à: Avoir le meilleur beat, gérer ça avec le producteur du moment, poser des voix dessus, faire un packaging audio de luxe. Elle connaît. Le reste c’est les lyricks style: Shut Up And Drive. Un pop qui sonne très tube radio rock, dans un album R&B. Et il y en a plusieurs comme ça. Pas si mal.

  Un love song avec Ne-Yo. Tout ça bien propre, du travail bien fait, qui va plaire et casser la baraque. Et le fait que les voix sonnent comme de vraies voix, ce n’est pas plus mal. Rihanna c’est donc un être humain, pas une machine.

  Certaines chanteuses qui n’ont pas étés signées, vont dire avec raison : « Vous avez vu tout l’argent qu’ils mettent sur cette fille ? » C’est vrai que c’est capitaliste, calculé de façon scientifique, pour faire de chaque morceau un hit, et tout ça coûte très cher. Mais ça marche. Say It, sans être extra, sonne vraiment cool. C’était le but, non ? Une profusion de chœurs, de petits détails rythmiques, qui font plaisir à entendre, même quand on n’aime pas ce style. Même sur un morceau de remplissage comme : Sell Me Candy.

  Et le tropical beat un peu soca : Lemme Get That. La fête avec les percussions, le carnival song, ambiance caribéenne garantie. Yes ! Original, et sexy chocolat. Il est quand même réussit cet album. La R&B, c’est pas fait pour faire des chefs-d’œuvre, mais pour surfer sur l’air du temps. On peut passer sans douleur d’un slow acoustique, Rehab, à des coups de jus electro dans les reins, mais pas trop agressifs, Questions Existing. Une grosse caisse très lourde. Une voix déformée par la compression. BPM. BPM. Boum, boum...        Ils ont dû avoir un sacré travail pour faire tenir tout ça debout. Tu m’étonnes que ça coûte cher.

   Alors c’est artificiel, riche, lumineux. Et le final : Good Girl Gone Bad. C'est une mise au point existentielle, avec le choral gospel. Pourquoi pas. Gospel d’accord, mais pas trop, faut que ça reste R&B. C’était presque attendu. Arrangements parfaitement calibrés. Ça brille tellement que ça éblouit tout le monde. « Ça brille trop. » diront les filles qui n’ont pas eut un contrat dans une maison de disques. Bla, bla, bla, etc.

  Bon. On ne sait pas si Rihanna va réussir son pari, qui est visiblement de briller, et de marquer les esprits, en tout cas, elle s’est assurée un buzz d’enfer, et a fabriquée le tube de l’année, tout le monde s’en rappelle encore : Ella ! Ella ! Hey ! Hey ! Hey ! Hey ! Umbe-Umbe-rella ! Hey ! Hey ! Ho ! Ella, toi-même !  Une chose est sûre, c’est qu’elle ne sera jamais, Hey ! Hey ! Hey ! Hé ! Hé ! Ella-Ella-Ella Fitzgerald. (Facile, je le reconnais, mais j’ai pas pût résister).

    Par contre elle a un truc qu’on ne trouve pas chez le tout venant, Riri. Le pouvoir de sentir la mode, l’air du temps, le bon moment, l’empoigner, et s’y adapter automatiquement. Le zeitgest des magazines.

   PS : Contrairement à d’autres, je conseille le reloaded version. Pour : Disturbia, et sa ritournelle hypnotique. Bam Bam. Ti  Bam Bam…c’est bon, ça aussi. Il a un petit côté génial dans sa simplicité même, ce morceau. Certifié tube pour danser sans s’arrêter. Il y a quelques tubes certifiés dans ce truc, quand même ! Et l’émouvant, (enfin un peu d’émotion), Take A Bow. Riri qui arrive à m’émouvoir, malgré son habillage techno, son monde tout en kilo beats, sa profusion de textures faîtes sur-mesure, donc froides,  et industrielles, son packaging en plastique de chez Jay Z, and The Carter administration? Ça se fête. Un grand 8 !