Harry Potter and the Philosopher’s Stone: Music From and Inspired by the Motion Picture (OST) par Nonore

Dès le début, le thème principal vient s'incrire dans la saga et l'univers créé par J.K Rowling. Pour cela, Chris Colombus fait appel à l'un des meilleurs composteurs de la seconde moitié du siècle dernier : John Williams. Les premières notes d'Hedwig's Theme ( aussi Prologue ) introduisent le monde Potterien aussi complexe et atypique soit-il. Une fois dévoilé, les cordes rajoutent à ce thème quelque peu d'ampleur et de consistance. La douceur de la mélodie à l'arrivée du bébé Harry dans le monde moldu s'estompe pour laisser place à des choeurs sombres dans l'univers du jeune enfant encore fragile. Cette mélodie sera ainsi réutilisée dans la première partie du film, faisant corps et âme avec le héros.
Ce n'est qu'à l'approche de Poudlard que le thème finira par disparaitre. En effet, Williams n'hésite pas à passer de jolies mélodies enjouées et brèves et un thème beaucoup plus sombre alliant choeurs et violons aux notes graves lorsque l'objet de l'intrigue est découvert. Puis, à l'arrivée du château, le compositeur fait sa propre description des lieux mais ce, musicalement. C'est pourquoi l'on aura pas du mal à identifier Poudlard dans le score Harry's Wonderous World. L'âme du château vibre sur les cordes des violons majestueusement et gloreusement. C'est ainsi ce que l'on peut retenir de la descritpion de Williams. La flûte vient s'ajouter à la partition puisqu'elle fera partie intégrante de l'univers magique Potterien et ce, jusqu'à la fin de la saga : tantôt sur des notes enchantées et virtuoses, tantôt sur des notes mélancholiques et simples. Le compositeur peut ainsi dévoiler son orchestre sans aucune mélodie particulère qui ajoute musicalement de la forme, de la consistance à l'univers comme dans la partition The Quidditch Match. Poudlard est décrit sous toutes ses formes, tout son aspect et ce, à presque toutes les saisons. On retient tout de même surtout l'hiver qui s'inscrit parfaitement dans l'univers Potterien à l'image de Christmas at Hogwarts qui reste néanmoins mélodiquement enjoué et dansant.
Dès lors, la partition deviendra déjà plus sombre et obscur. De la flûte, on est passé aux cuivres, plus brutaux en soi. C'est pourquoi le thème principal est rarement utilisé pour laisser d'autres thèmes plus secs et plus vifs même si on est loin de la noirceur des dernières partitions. Au fil des étapes traversées par le jeune héros, la musique est plus secrète et dans le mystère. On peut ainsi remarquer les références musicales de Bernard Herrman, maitre de John Williams. Cette discrétion qui peut également être repris dans le doux thème de Hedwige. Chaque étape est même défini par des accents bien à lui, comme lors des dernières séquences du film. C'est aussi ici que l'on ressent l'emprunte de Williams dans l'univers. Ainsi The Chess Game reflète le compositeur sans jamais recopier sur ces précédents travaux.
Etrangement, Hedwig's Theme est réemployée lors des quelques dernières minutes associées au thème de Poudlard mais également à un individu réprésentatif du mal chez Rowling. Malgré son obscurité et sa virtuosité, jamais le thème de Voldemort ne sera repris à l'avenir. Peut être, n'était-ce simplement pas la représentation du personnage, mais plutôt de la scène car la suite n'a aucune réelle mélodie.
Le compositeur conclut le film avec le magnifique Leaving Hogwarts que je ne pourrais décrire tant l'effet dégagé par cet musique est immense mais aussi d'une étrange simplicité.
Hormis la présence de seulement trois voire quatre thèmes dans le score du compositeur, on peut tout de même obsverser une réelle complexité dans celui-ci. C'est ainsi le seul compositeur qui ne se contetera pas simplement de renforcer l'action déroulée ou le sentiment présent. Il ira jusqu'à imposer à chaque type d'action ou de personnage, une identité propre. Voilà pourquoi l'on retrouve que très peu de thèmes, mais employés à plusieurs moments tout le long du film. Le compositeur aura réussi à s'imprégner du sujet et d'y ajouter son univers musical qui s'accorde d'autant plus au monde de l'auteur. Complexe pour les actions, simple pour les émotions, l'image de la saga reflète dans sa musique.
Nonore
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs albums de John Williams

Créée

le 15 sept. 2012

Modifiée

le 15 sept. 2012

Critique lue 758 fois

14 j'aime

2 commentaires

Nonore

Écrit par

Critique lue 758 fois

14
2

D'autres avis sur Harry Potter and the Philosopher’s Stone: Music From and Inspired by the Motion Picture (OST)

Du même critique

Eyes Wide Shut
Nonore
10

« Qu'est ce qui fait de toi une exception ? »

De toute évidence, il n'y a rien qui peut différencier le couple de la rue à gauche de celui de la rue à droite, de celui dont les amants sortent à peine de la jeunesse à celui dont les amoureux...

le 1 sept. 2016

48 j'aime

12

Portrait de la jeune fille en feu
Nonore
8

Les couleurs des sentiments.

Dans une interview consacrée au magazine de cinéma Trois Couleurs, Céline Sciamma revient sur ses influences picturales, sur les peintres qui l’ont pleinement inspirée pour la conception graphique du...

le 27 sept. 2019

42 j'aime

7

Interstellar (OST)
Nonore
10

Orgue-asthme.

Cette critique se base essentiellement non pas sur l'album sorti avec 16 morceaux mais sur ce qu'ils ont appelé la Interstellar Illuminated Star Projection (en fait, il y a une lumière qui fait des...

le 24 oct. 2015

42 j'aime

13