Elle nous en aura fait faire des conneries !

Ca commence par une basse...ça s'accentue avec la batterie...puis cette guitare qui survole au dessus de la rythmique... Le décor est posé.
Puis Serge Gainsbourg s'ajoute avec sa voix narrative sur les instru et commence son monologue...
''Les ailes de la Rolls effleuraient des pylônes
Quand m'étant malgré moi égaré
Nous arrivâmes ma Rolls et moi dans une zone
Dangereuse, un endroit isolé''

Au même moment une jeune fille sur son vélo, insouciante du danger futur, accoste les trottoirs de la zone dangereuse.
Soudain des instruments à cordes s'ajoutent et la musique s'excite.
La tension monte...et le pire survint.
MERDE ! se dit-on en même temps que Gainsbourg. Pas faute d'avoir était prudent malgré le danger.
Mais heureusement plus de peur que de mal...
''- Tu t'appelles comment?
- Melody
- Melody comment?
- Melody Nelson.''

''Ça c'est l'histoire de Melody Nelson
Qu'à part moi-même personne
N'a jamais pris dans ses bras
Ça vous étonne
Mais c'est comme ça''

Ainsi commence la deuxième chanson...
Une petite ballade sur cette drôle de fille au cheveux rouges
Pleine d'amour mais dont les jours sont comptés.

Une valse de cordes se fait ensuite entendre, suivant au rythme de la voix les mots de Gainsbourg
"Le soleil est rare
Et le bonheur aussi
L'amour s'égare
Au long de la vie
Le soleil est rare
Et le bonheur aussi
Mais tout bouge
Au bras de Melody
Les murs d'enceinte
Du labyrinthe
S'entrouvrent sur
L'infini"

Puis tout de suite après une guitare acoustique se fait entendre, porté ensuite par la batterie, la basse et les cuivres.
Toute une mélodie au service des paroles un poil agacé de Gainsbourg
"Ah Melody
Tu m'en auras fait faire des conneries
Hue hue et ho
A dada sur mon dos
Oh Melody
L'amour tu ne sais pas ce que c'est
Tu me l'as dit
Mais tout ce que tu dis est-il vrai ?
Ah Melody
Tu m'en auras fait faire des conneries
Hue hue et ho
A dada sur mon dos
Oh Melody
Si tu m'as menti j'en ferai
Une maladie
Je n'sais pas ce que je ferai"

On a à peine le temps de ce demander les motivations de Serge quand celui ci amène Melody dans un hôtel... mais pas n'importe lequel...celui possédant la "chambre de Cléopâtre" ... Un hôtel bien particulier.
Une mélodie simple mais très efficace.
Puis les choses s'accélère
"Entre ces esclaves nus taillés dans l'ébène" Un accord de piano puissant survient
"Tandis que là-haut un miroir nous réfléchit" Cette fois ci des cordes apparaissent très brièvement telle la foudre.
Serge enlace Melody

Un riff de guitare introduit le morceau suivant...Une mélodie dans un style Funk et notre imagination se déroule toute seule à l'écoute des jouissances et des ricanements de Melody en plein milieu du morceau.
On prend notre pied autant que Serge l'a pris sur Melody.

Mais l'adrénaline retombe soudainement à ces mots
"Melody voulut revoir le ciel de Sunderland
Elle prit le sept cent sept, l'avion cargo de nuit
Mais le pilote automatique aux commandes
De l'appareil fit une erreur fatale à Melody"

Et là nous retrouvons la ligne de basse du premier morceau puis tout le reste mais dans un contexte et une ambiance plus sombre.
Et ainsi Gainsbourg termine cette histoire par
"N'ayant plus rien à perdre, ni Dieu en qui croire
Afin qu'il me rende mes amours dérisoires
Moi, comme eux, j'ai prié les cargos de la nuit.
Et je garde cette espérance d'un désastre
Aérien qui me ramènerait Melody
Mineure détournée de l'attraction des astres."

Un texte dur à comprendre, mais rempli de sens pour celui qui l'a compris.

Melody avait les cheveux rouges
Et c'était leur couleur naturelle