Post Malone choisi les ambitions du streaming plutôt que la qualité artistique.

Post Malone a conquis tous les genres sauf la musique classique. Il est un blob amorphe, alimentant des morceaux de styles différents, puis crachant en arrière des tubes omniprésents. Son deuxième album, "Beerbongs & Bentleys", comportait une petite poignée de bangers faciles mais efficaces. Malgré tout, deux seuls titres valaient vraiment le détour : "Rockstar" ft 21 Savage et "Better Now".
Avant cela, il nous avait gratifié d'un album agréable mais assez inoffensif, "Stoney" dont certains titres ont fait le tour du monde.
J'ai donc pris mon temps avant de faire ces écoutes de ce fameux troisième album.

Et donc? Mon avis? (Si ça peut intéresser des humains...)

Bien que initialement prometteur, Malone a clairement choisi les ambitions du streaming plutôt que la qualité artistique.
Depuis le début de sa carrière, l'artiste «White Iverson» a présenté la célébrité comme une épée à double tranchant. Et, encore une fois, il explique à quel point ces réalisations apparemment fascinantes lui rendent difficile l’obtention d’une intimité authentique. La chanson titre et intro donne le ton. Des guitares douces et Malone chantant au sujet de son trouble émotionnel: "Nous dormons dans notre sommeil, nous vivons un rêve / Nous ne sortons que seuls." Oooh mon pauvre petit "Posty"

Le monde de Malone est également truffé de contradictions. «Saint-Tropez», une chanson pop entraînante et accrocheuse qui constitue sans aucun doute l'un des points forts de son album, le vante d'acheter sa petite amie sur la Côte d'Azur et de son statut de multimillionnaire. Cependant, plus tard, dans la ballade mélodramatique «Internet», il jongle avec la superficialité. Et sur "Enemies", mettant en vedette DaBaby, Malone chante après un beat énergique de l'argent menant à la trahison.

Bien que Post Malone accompagnait souvent ses paroles tristes avec des prod Trap, "Bleeding's Hollywood" se penche fortement vers le pop-rock. «Allergic» et «I'm Gonna Be» sont des chansons qui auront probablement une longue durée de vie dans les charts, mais qui ne sont pas nécessairement novatrices. Dans le même ordre d'idées, «Circles» est une chanson soft rock sur le fait de tomber amoureux sans rien ajouter de nouveau.

Un groupe éclectique d'invités s'est présenté à cette soirée Pop/Rock.
«Die For Me», mettant en vedette Future et Halsey, est insupportablement ringard. «Take what you want» a le couple le plus improbable. Travis Scott et Ozzy Osbourne sont accablants. Tandis que Scott et Malone fonctionnent sur le pilote automatique, le chanteur principal de Black Sabbath sonne comme un imitateur d’Osbourne se produisant dans un bar à putes. La chanson est complétée par un solo de guitare heavy metal qui pourrait tout aussi bien être un échantillon de GarageBand.

Les autres pistes de collaboration sont des résultats mitigés. «Staring at the Sun», mettant en vedette SZA, se transforme en une reprise sans enthousiasme de «All the stars» et «On The Road», mettant en vedette Meek Mill et Lil Baby, est sans saveur. Le «Sunflower» assisté par Swae Lee est un joyau pop indéniable, mais a déjà été lancé l’année dernière, ce qui fait de l’inclusion de la chanson un nouveau stratagème commercial.

Outre quelques éléments douteux, Bleeding'sHollywood n'a rien d'offensif ni de particulièrement grave. C'est juste que Malone joue la prudence et parie sur la probabilité que les algorithmes de streaming le récompensent à nouveau.

Le produit résultant peut globalement ressembler à une restauration rapide, mais beaucoup diront "c’est parfait".
Car la restauration rapide est bon marché, rapide et indéniablement attrayante.

5/10