J'en ai mis du temps, à écouter réellement MM.
Il a fallu mettre de côté de gros a priori, de gros doutes sur l'authenticité musicale de Manson. J'ai souvent côtoyé des "gothiques" adolescentes à l'époque, qui trouvaient en cette musique un exutoire à leur souffrance romantique, ce que j’abhorrais. (en même temps, on ne va pas discuter de mes goûts musicaux de l'époque...hum hum).
Et puis il avait un parfum de scandale, et dans ces années de début 2000, où le JT était la seule source d'info accessible, les rares fois où MM était mentionné, ce n'était bizarrement pas pour ses mélodies...


Tout ceci pour expliquer que ma découverte de sa musique est plutôt récente, avec un regard déjà plus objectif et critique que dans mon adolescence.


Et j'ai découvert un réel chanteur, dont la voix sait se faire révoltante, provocante, et également chargée d'une émotion à fleur de peau que je ne lui aurais pas pensé capable.


Cet album est le premier que j'ai écouté en entier, il a donc ce parfum de nouveauté et d'une certaine "nostalgie".


Les premiers titres, d'une évidente simplicité et efficacité, donnent le ton : cet album rend des comptes. Des comptes à ses détracteurs, à son pays individualiste et puritain, à ses religieux.
Ces titres sont efficaces, quoique assez peu originaux.


Pour trouver des titres qui sortent du lot, allons plutôt jeter une oreille vers les mid tempo (Cruci-fiction in Space, hypnotisante, Target Audience avec son refrain plus en puissance), les titres plus calmes encore qui cachent une profondeur insoupçonnée pour quiconque ne connaîtrait pas MM (In the Shadow of the Valley of Death, dévastatrice par l'instrumentation acoustique, par la voix sombre de Manson, The Nobodies, sans doute la plus "belle" de tout l'album, lourde, chargée de sens, le refrain hurleur qui contraste avec les couplets bien plus plaintifs, allez d'ailleurs écouter sa version acoustique, elle est parfaite.)


Les quatre derniers morceaux, évidents dans l'enchaînement, concluent l'album de la façon la plus parfaite. Count to Six and Die, le son de cette balle, saisissant dur à la réalité à la fin de l'écoute.


Et entre tous ces titres, malheureusement, des morceaux plus dispensables, qui remplissent une fonction de remplissage plus qu'autre chose (Born Again, King Kill 33, the Death Song).


La production, quant à elle, crade à souhait, colle parfaitement à l'ambiance si particulière de cet album.


Un album d'un groupe au sommet de son art.

Fan_Ouille
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le 18 mars 2016

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