Dark Paradise.
Après plusieurs albums et EP aux fortunes diverses, dans lesquels elle développait un univers hybride, à la fois pop, R'N'B, et symphonique, "Honeymoon" semble marquer la maturité de Lana Del Rey...
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le 18 sept. 2015
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On peut louer la productivité de Lana Del Rey, dont Honeymoon est le quatrième album en un peu plus de trois ans, ainsi que sa capacité à faire de chacune de ses œuvres des entités assez distinctes alors même que le style de ses compositions varie peu. Ainsi, l’artiste crée avant tout des atmosphères sur lesquelles elle pose sa voix de façon de plus en plus en plus maîtrisée, mais ses chansons demeurent au fond plutôt similaires, ce que cet album a du mal à dissimuler. Après l’extatique Born To Die, marqué par des sonorités hip-hop qui dynamisaient le chant de l’Américaine, celle-ci se débarrassait de son énergique candeur dans un Paradise très maîtrisé mais plus terne, avec heureusement de grands moments, puis Ultraviolence la voyait renaître plus libre et détendue, grâce à des guitares qui orientaient l’album vers des territoires blues-rock mais aussi à une poignée d’excellentes chansons à forte tonalité mélancolique.
Honeymoon marque hélas une régression : la production se fait similaire à celle de Paradise mais ne retrouve pas les envolées lyriques de ce dernier. Dans l’ensemble, on reste proche des chansons qu’elle écrit pour les bandes originales de films, en général assez réussies mais toutes plus ou moins similaires et évanescentes. Il faut ainsi de nombreuses écoutes avant de parvenir à déceler et différencier les mélodies, au sein d’un album qui ressemble à un couloir un peu trop long, avec des orchestrations un peu trop envahissantes. Ces mélodies se révèlent néanmoins peu à peu, et quelques très bonnes chansons apparaissent. « Music To Watch Boys To », notamment, possède le panache de la plupart des compositions d’Ultraviolence, tandis que « High By The Beach » propage un parfum de décadence estivale spleenétique. Et c’est finalement l’originalité de certains arrangements qui magnifie l’enregistrement, les sonorités orientales qui ponctuent « Freak » et « Art Deco », le mellotron de « Salvatore » où les cuivres bondiens de « 24 » valant plus le détour que les compositions elles-mêmes. Drôle d’album que cet Honeymoon où Lana Del Rey semble s’être trop reposée sur la production, et qui est finalement bel et bien sauvé par cette production. Très évanescent, assez difficile d’accès, parfois funèbre, mais finalement réussi avec quelques très grands moments.
Créée
le 18 sept. 2017
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