Horizons
7
Horizons

Album de Détroit (2013)

Sur-médiatisé, le retour de Bertrand Cantat était tout de même fortement attendu par les média et les fans de « feu Noir Des’ « . Voire même par de nouvelles générations, biberonnées aux souvenirs d’une époque punk, dans l’espoir d’un retour digne du passé.


Deux singles s’égrènent : Droit dans le soleil et Horizon. Pas de déception au crépuscule, juste l’inscription d’une trainée langoureuse que Cantat a toujours laissé derrière lui. Peu de surprises mais des mots qui abreuvent les assoiffés de textes poétiques.


Le disque se scinde en deux parties : La première moitié affiche un romantisme exacerbé – parfois sirupeux – soutenu par des instrus intimistes ; une vraie bulle pour l’auditeur. Cette partie ne sera pas celle des puristes qui préféreront s’attarder sur la seconde, plus rock, sans les guitares qui se confessent en minaudant.


Saturées sur Sa Majesté, s’accordant harmonieusement sur les paroles touchantes de Null and Void, celles-ci nous entraînent au coeur d’un Tostaky éteint. Cantat n’a pas perdu sa plume, sa manière d’accorder les mots pour en faire des phrasés déstabilisants, sa couronne de poète règne en maître sur le rock français. Rien de plus jouissif que de retrouver ces ambiances paumées, de se déchirer à travers les instants gâchés, la preuve que le temps n’efface pas le talent.


L’esprit reste le même, noirceur, lourdeur et tendresse douloureuse. Une créativité que l’on aurait aimée au service de thèmes plus diversifiés ; mais l’amour reste bien le sujet le plus inépuisable.
La plus grande surprise se porte sur une reprise de Léo Ferré, Avec le temps. Difficile et osée. Si au début, Cantat se contente de l’interpréter avec un pragmatisme cinglant (sans doute du à l’enregistrement et au mixage) l’ensemble se délie petit à petit. On s’accorde aux courbes lourdes de la basse, on accepte la tension posée sur un titre initialement aérien, à force d’écoutes, on plonge la tête dedans. L’album est à cette image, le coup de coeur n’est pas immédiat, il faut se laisser absorber et le décortiquer, avant que les pages ne se teignent.

Evalia
6
Écrit par

Créée

le 17 sept. 2015

Critique lue 160 fois

Evalia

Écrit par

Critique lue 160 fois

D'autres avis sur Horizons

Horizons
takeshi29
8

Avec le temps, va, tout s'en va ?

J'avais décidé de traiter cet album comme n'importe quel autre, d'en faire la critique sans tenir compte de tout ce qui l'entoure, d'écouter Bertrand Cantat en tant qu'artiste et non en tant...

le 21 nov. 2013

34 j'aime

15

Horizons
Jambalaya
9

Noir Dé(troit): Renaissance du rock français !

Le temps est passé, Cantat a payé et ni la loi ni la morale ne sauraient condamner le fait qu’il continu d’exercer son immense talent d’auteur-interprète, sauf peut-être la flopée de crétins qui...

le 19 nov. 2013

33 j'aime

28

Horizons
King-Jo
9

Cantat autant attendu et que l'horizon te semble plein d'espoir

Je me souviens de cette émotion folle à l'écoute de Gagnants-perdants de Noir Désir, du retour de cette Voix qui m'a accompagné des années durant, qui m'a façonné en me berçant de ses paroles qui me...

le 19 nov. 2013

24 j'aime

3

Du même critique

Back Home
Evalia
10

Le fantôme aux cicatrices

Après Reprise et Oslo, 31. august, Joachim Trier, réalisateur norvégien nous offre son troisième long-métrage, et marque sa première exportation Outre-mer. Dans Louder than Bombs, il peint un drame...

le 4 déc. 2015

23 j'aime

Lolo
Evalia
2

Le film français en 2015 : Mode d'emploi.

Précautions à prendre · Si l'un des effets indésirables devient grave ou si vous remarquez un effet indésirable non mentionné dans cette notice, parlez-en à votre producteur. Étape 1 : Tout...

le 29 oct. 2015

22 j'aime

3

Everybody Wants Some !!
Evalia
10

Soyons désinvoltes ;

Rien de plus banal que de réaliser une comédie américaine sur la vie des jeunes d'un campus universitaire. Il suffit d'y mettre un peu de soleil, du sport, des filles et de l'alcool. Le décor est...

le 30 avr. 2016

20 j'aime

2