Le Fayot ! Le Fayot ! Le Fayot !
Résumons l' "histoire" de Sébastien Patoche.
Dessous la perruque se cache Cartman, qui fait des jeux-sketchs (il essaye de faire deviner des personnalités en chanson) dans Touche Pas à Mon Poste, talk Show de Cyril Hanouna et sa bande sur D8. Un jour, il arrive en Sébastien Patrick, parodie du chanteur des Sardines (et idôlatrée par le même Cyril) et, afin de faire deviner Walker Texas Ranger, entonne une chanson dont le refrain est " Et quand il pête il troue son slip". L'extrême lourdeur parodique du refrain est un succès autant sur le plateau que parmi les fans, et SP fera de plus en plus d'apparitions, avec d'autres punchlines bien beauf. Le succès est "local", mais assez fort pour qu'un single, puis un album soit produit. Dans la foulée, pour éviter la confusion avec l'original, le personnage est renommée Sébastien Patoche en référence à Patoche, l'amoureux-running gag de Valérie Bénaïm.
Et voilà pourquoi nous avons ceci sur Senscritique.
Moi qui suis pas mal l'émission depuis France 4 et qui aime bien se moquer des beaufs, qu'est-ce que j'en pense ?
Et bien, après écoute, je peux dire que Sébastien Patoche, c'est un peu le Deadpool des beaufs : Il sait qu'il est beauf contrairement à ses congénères. Et le problème de l'album et du personnage, c'est justement ça : Il nous crie a quel point il fait des trucs de beauf. Or, la beaufitude, c'est un ensemble d'habitudes inconscientes, un naufrage subtil vers la médiocrité, la ringardise, la nostalgie exacerbée. Mais surtout, c'est quelque chose que l'on n'assume pas.
Ce besoin de crier à l' "auditeur" sa beaufitude se repère avec un inventaire à la Prévert de tout ce qui peut faire beauf, notamment le cul. Enfin, plutôt le cul. Son message est servi par des mélodies de chansons à boire (parfois recyclées entre morceaux), des choeurs féminins qui font bizarre, un autotune occasionnel qui se fond mal, ainsi que des éclairs d'inspiration qui feront, dans une décennie, office de casserole aux gens qui y ont participés. (je pense notamment à la Moustache au Chocolat)
Pour résumer, l'album tire beaucoup sur la corde du beauf, parfois vraiment, vraiment trop. SP aurait vraiment dû se cantonner au single, qui était marrant vite fait. Après, la "démarche" artistique est nettement moins pompeuse qu'un Christophe Maé, un BB Brunes ou un M Pokora : Comme son modèle, Sébastien Patoche ne veut pas faire des chansons bien écrites, vu que les autres en ont fait (et le feront mieux) que lui. Son crédo, c'est de faire danser, de se fondre dans la fête, de manier le ridicule au service du fun. Le regretter, peut-être, mais l'utiliser de plus belle à chaque fois qu'un titre passe.
Et puis comme le dirait Antoine Daniel :
"C'EST UNE BLAGUE PUTAIN, UN SKETCH"