Just for life

Shoegaze psychédélique. Ce style à part entière, Just for a Day en est pour moi l'essence ; la quintessence.
La quintessence aérienne d'un album maintes fois copié mais jamais égalé. Un vent de douceur et de mélancolie soufflant sur les neuf titres du premier album de Slowdive. Groupe divinisé sur le tard - depuis que j'ai eu la chance d'assister en 2014 à leur grand retour lors de La Route du Rock même si j'adorais déjà - s'attribuant ici lenteur et décadence.

Hey, tu l'as lu le titre ? Just for a Day. Juste pour un jour. La poésie incarnée. Carpe Diem en mode "one shot".
Et puis, tu l'as vue la pochette ? Une bénédiction. Cette meuf teintée d'orange, dansant cheveux au vent comme enflammée. Mais ne la voit que celui qui sait observer. Et on dirait bien que des gouttes de pluie mitraillent les ténèbres depuis les tournoiements de sa robe, son halo...

Premier titre, première claque : Spanish Air c'est la mélancolie et l'envie de chialer alors que l'Espagne symbolise normalement la fiesta. Wow, Slowdive a décidé de nous arracher le coeur direct en mode contre-programmation. L'introduction idéale se concluant aux sublimes riffs de guitares hispanisantes. :')
Celia's Dream ne porte pas son nom de manière usurpée sur le 2ème titre : on nage en plein rêve au milieu de tous les ingrédients qui font de Slowdive un groupe unique et précurseur, avec notamment ces petits finals (finaux???) en lâchage total - même si pas encore totalement ici.
Titre n°3 : Catch the Breeze. Sommet du groupe démarrant sur la subtile batterie du génie Simon Scott, le morceau fait plus que confirmer ce parfait début d'album. Et c'est là notamment que le final - après une reprise tout aussi subtile - vaut son pesant d'or. Où suis-je ? Au septième ciel ? Mais oui ! J'atteins enfin les hauteurs de la perfection. Seigneur, tu n'existes plus... J'ai écouté Slowdive ! :P
Reprenons notre souffle avec la ballade de Sister Sue, plus lente, plus vaporeuse encore. Il s'agit-là pour moi du morceau résumant le mieux l'album. Nostalgique au plus haut point.
Mais de sans-faute il n'y aura pas. Oh ! je sais que les afficionados du style "ambient" viendront me critiquer, mais pour ma part la chanson d'Erik s'étire beaucoup trop en longueur, et là je peux m'endormir en cas de substances illicites (voire même licites) consommées en trop grande quantité... Alors passons.
Waves tentera avec un certain succès de relancer la machine, mais rien de bien nouveau non plus ; n'empêche que ça reste du très bon avec un final très sympatoche une fois de plus...
+ 1 pour Brighter
+0,5 pour Sadman, qui porte bien son nom. :(
Mais voilà, c'était sans compter l'apothéose Primal. Nondidiou qu'il est énorme ce titre ! La conclusion par excellence. Démarrant sur un rythme lent, un ton émouvant, très vite il se lancera dans une succession de montées de guitares et de chants de sirènes (+ Neil Halstead) en tout point ébouriffante. Et même "le fade out" fait office d'uppercut !

Un joyau d'émotion aérienne. Imparfait certes, en raison d'1 voire 2 titres plus faibles et cassant un rythme déjà volontairement lent, mais incontournable dans le néo-psychédélisme du début des 90's.

Enfin, et parce que j'ai envie de faire les choses bien, le titre Catch the Breeze traduit par mes soins (faut chanter hein) :

"
Ressens
les jours comme ils ont disparu,
Attrape la brise
avant qu'elle ne s'en aille ;
La pluie,
la pluie lave nos échecs...

Et moi, je veux que le monde passe,
Et moi, je vois le vent voler.
Tu peux croire en quelque chose.
Tu peux croire en toute chose.

Hé ! Ressens-tu le vent nouveau ?
Regarde la pluie,
elle t'aidera en toute chose.
La brise,
elle souffle, elle souffle le vent rose.

Et moi, je veux que le monde passe,
Et moi, je veux que le jour brille.
Tu peux croire en quelque chose.
Tu peux croire en toute chose.
"