Kill ’Em All
7.3
Kill ’Em All

Album de Metallica (1983)


  1. Le monde est sur le point de découvrir un petit groupe d'ados boutonneux venu de la côte ouest des Etats-Unis. Celui-ci s'appelle Metallica (est-il possible de trouver un nom plus "metal"?) et il va changer à jamais le cours de l'histoire de notre musique préférée. Mais ce sera pour plus tard. Il faut d'abord faire ses preuves. Et ça commence par sortir un premier album. Après avoir tourné durant quelques années aux States, et après quelques importants changements de personnel (embauche du génie Cliff Burton à la basse, Dave Mustaine viré), Metallica enregistre son premier album. Et c'est un véritable coup de poing. Chaque chanson est une ode à l'agression auditive. Enregistré en seulement 17 jours, on sent la jeunesse et la fougue de ces jeunes loups aux dents longues. Mais pas seulement. Là ou Slayer (autre pilier fondateur du thrash metal) base sa musique sur la vitesse et l'agression, les Four Horsemen se montrent plus nuancés, avec des chansons à tiroirs, des harmonies, et des tempis plus ralentis lors de certains breaks. L'exemple le plus frappant est justement The Four Horsemen, une chanson écrite par Dave Mustaine (que l'on peut d'ailleurs retrouver dans le premier album de Megadeth dans sa version d'origine sous le titre The Mechanix), que Hetfield et Ulrich ont modifié en ajoutant un break que je trouve ultra efficace. On pressent déjà à travers ce titre la volonté de Metallica de toujours rechercher cet équilibre entre rythme et mélodie. Le groupe est bien aidé en cela par Cliff Burton, bassiste de génie, qui nous gratifie d'un solo majestueux (Anesthesia-Pulling Teeth). En effet celui-ci, à la différence des autres membres du groupe, possède un cursus assez particulier puisqu'il est un grand amateur de jazz.
    Sur ce premier opus, les titres s'enchaînent sans répit, et on se surprend à headbanguer sans arrêt. Chaque chanson est un hymne. Je ne sais même pas par où commencer pour prouver ce que j'avance. Whiplash et son break énorme, No Remorse et sa section instrumentale speed à souhait, Seek And Destroy et sa lourdeur puissante, Metal Militia et son déluge de riffs magistraux. Même le son est ultra brut (hormis le chant de Hetfield auquel ont été ajouté des effets pour masquer ses difficultés) et c'est appréciable. Ce premier album est digne d'un premier album. On sent une énergie puissante et un talent indéniable à l'écoute de cet opus. Le groupe le prouvera par la suite d'ailleurs avec une série de 5 albums indispensables pour tout metalleux qui se respecte. Certains sont nostalgiques de cet albums, et n'hésiteront pas à cracher à la figure de Metallica quand ils sortiront une ballade (Fade To black), ce qui est malheureux, car un artiste qui ne prend pas de risques, c'est triste.
    Bravo donc à Metallica pour cette formidable entrée en matière, un disque culte, à posséder absolument ne serait-ce que pour découvrir les débuts de ce désormais poids lourd du metal.

NicolasDemoulin
8
Écrit par

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le 10 avr. 2021

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